Transport d’uranium enrichi

Le 05/04/2012

Suite à l’article concernant un transport d’uranium hautement enrichi entre les États-Unis et la France, publié sur OWNI ce lundi matin, nous avons été contacté par Hervé Guyon, interrogé précédemment dans le cadre de l’article. Le responsable de la division réacteur de l’Institut Laue-Langevin dément la réception à venir d’un chargement d’uranium et explique que l’uranium enrichi à 93% qui transiterait, selon Greenpeace, par bateau entre les États-Unis et la France ne serait pas à destination du réacteur de recherche de l’institut grenoblois. "L’uranium a été reçu à l’institut à une date inférieure ou égale au 22 mars" nous a précisé le responsable qui a laissé entendre dans une dépêche AFP reprise par lemonde.fr et d'autres confrères que la commande, passée par l'institut pour le rechargement de son réacteur, aurait voyagé par avion. Utilisé pour le rechargement du réacteur de recherche, l'uranium dit "de qualité militaire" avait été commandé aux États-Unis sous forme de métal, comme en atteste la license d'export délivrée par les autorités américaines à compter du 16 mars et dont nous avions obtenu une copie. Le bateau évoqué par Yannick Rousselet, chargé du nucléaire chez Greenpeace, concernerait quant à lui une autre commande pour laquelle nous n’avons pu obtenir d’informations. Actuellement il a quitté le port de Charleston, en Caroline du Sud, où il était amarré. Subsistent la dangerosité des transports de matières nucléaires, par avion ou par bateau, et le risque de prolifération soulevé par le porte-parole de Greenpeace. Jean-Claude Zerbib, ancien ingénieur en radioprotection au CEA confirme :
Le premier risque c’est le vol, le piratage. C’est une matière très recherchée, notamment par certains pays. Avant par la Libye et le Pakistan, aujourd’hui par l’Iran dont les usines d’enrichissement sont éparpillées sur tout le territoire.