OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Hacker les élections http://owni.fr/2012/03/20/hacker-les-elections-vote-2012-hack-the-elections/ http://owni.fr/2012/03/20/hacker-les-elections-vote-2012-hack-the-elections/#comments Tue, 20 Mar 2012 21:03:37 +0000 Grégoire Normand et Ophelia Noor http://owni.fr/?p=102695

Hackathon des élections @Le Camping par Voxe.org - (cc) Ophelia Noor pour Owni

Dimanche après midi, les neurones étaient en ébullition au Camping. A quelques heures de la présentation de leurs projets, les équipes planchent encore tandis que l’équipe des Silicon Maniacs s’apprête à lancer son émission de radio. Edouard Schlumberger, l’un des co-fondateurs de Voxe.org, le comparateur de programmes politiques, en profite pour rappeler que “le but de ce week-end est de renouveler le débat politique afin de mieux voter et voter éclairé“. Après une présentation des enjeux de l’Open Data et du journalisme de données la veille, les cinquante participants répartis en neuf équipes ont commencé à cogiter sur leurs applications citoyennes.

Deux jours de travail et de réflexion qui font naître une diversité d’applications autour de Voxe.org qui a mis son API (interface de programmation) à la disposition des équipes présentes. Des applications de gamification aux comparateurs de propositions de candidats sur des thèmes précis. L’occasion de revenir sur quelques exemples illustrant l’efficacité de ce week-end de création.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

La “gamification” au cœur du hackaton

“Jeux intelligents” et “politique”, deux concepts qui pourraient paraître contradictoires. Pour les développeurs, designers et citoyens présents lors de ce hackathon civique, cette association est évidente, comme l’a démontré Félix, l’un des créateurs du Tamagoli. Ce serious game (pas encore disponible) utilisable sur Facebook et parodiant une console de jeu vidéo vintage simulant la vie d’un tamagoshi politique, offre de choisir entre Nicolas Sarkozy et François Hollande. Le joueur s’empare du candidat et le fait vivre au rythme d’une campagne. Il fait ensuite participer son candidat à des meetings, lui faisant faire du porte à porte en exposant des idées de son programme. “Le but est d’instruire tout en s’amusant” rappelle Félix, co-créateur de cet objet non-identifié.

Application Super French Politics - (cc) Ophelia Noor pour Owni

Dans la même veine ludique, l’une des équipes s’est inspirée du jeu de combat Street Fighter II pour élaborer son application. “Le but de Super French Fighters est d’organiser des battles entre deux candidats autour de questions relatives aux programmes” se réjouit Marc Arthur, membre de l’équipe. Chaque candidat incarne un personnage du célèbre jeu vidéo et le détournement bien pensé permet de revivre un grand moment du jeu de combat. Une manière de s’impliquer dans le débat citoyen au moyen du divertissement.

Hack le débat

La réappropriation des débats constitue également une volonté des équipes présentes lors de ce hackathon civique.

L’application Criée nationale met en scène une Assemblée nationale virtuelle où le citoyen peut interpeller les candidats via une interface de discussion. L’interface, qui requiert quand même un modérateur issu des rangs de chaque candidat, nécessite encore un développement. Léonard, membre de l’équipe qui a mis au point l’applcation, insiste sur la motivation qui l’anime : “cet outil permet de redonner la parole au citoyen et d’interroger les candidats“. Un projet ambitieux inspiré du jeu Second Life, où l’internaute, à travers un avatar, peut se déplacer comme dans le jeu Zelda, rencontrer un candidat, lui poser des question et continuer la discussion avec d’autres internautes dans des salons de discussion. Un design en 2D et un peu old school mais qui facilite la navigation dans cette agora politique virtuelle.

Équipe de l'application "A VOTER"(cc) Ophelia Noor pour Owni

Autre projet de qualité : Democrazy. La question du mode de scrutin est peu évoquée dans les débats médiatiques. Pourtant l’équipe de Democrazy en a fait le pilier de sa réflexion. Une démarche qui s’éloigne des autres applications : ici, l’équipe a conçu un outil qui permet d’expérimenter cinq modes de scrutin à partir d’un même suffrage. Stan, membre de Democrazy rappelle que leur démarche “s’appuie sur un raisonnement de Kenneth Arrow qui note [PDF, en anglais] que tout mode de scrutin est injuste“. Ce prix Nobel d’économie en 1972 et adepte du learning by doing (apprendre en faisant), a ainsi inspiré la création d’une application originale qui montre que le choix d’un mode de scrutin peut influencer les résultats électoraux.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Enfin Benjamin Lan Sun, développeur de l’API de Voxe, a également planché une partie du week-end sur le code de WeVoxe, une application utilisable depuis un compte Facebook. Il explique que “Wevoxe permet aux citoyens de comprendre quel est le candidat le plus proche de ses convictions“. A l’usage, l’outil s’avère facile à manier et propose de donner sa position et un avis sur les propositions des programmes de chaque candidat.

Présentation des applications en fin de journée dimanche - (cc) Ophelia Noor pour Owni

Un week-end riche en inventivité et en innovations, qui prouve que la mise à disposition d’un tel comparateur de programmes politiques favorise la création et l’empowerment, autour de technologies citoyennes. Certaines équipes n’auront pas fini leur projet mais le hackathon se poursuit : l’équipe de Voxe remettra des prix aux participants de “Hack the Elections” lors d’un événement organisé par l’association Mash Up, le 3 avril prochain à l’école Epitech. En espérant le même succès que pour cette première partie.


Photographies par Ophelia Noor pour Owni /-)
Toutes les photos dans l’application, ici.

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Les data en forme http://owni.fr/2012/02/06/les-data-en-forme-episode-19/ http://owni.fr/2012/02/06/les-data-en-forme-episode-19/#comments Mon, 06 Feb 2012 18:43:56 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=97546 En guise d’amuse-gueule, un petit article [EN] sur le design informationnel, où l’on voit bien – à travers le livre Graphic Methods for Presenting Facts de 1917, notamment – que nos infographies d’aujourd’hui n’ont rien de révolutionnaire. On en profite ici pour dire bonjour à Karen, grande veilleuse parmi les veilleurs, pour qui la plupart des liens de journalisme graphique que nous vous fournissons chaque semaine ne sont pas inconnus.

DataWOW

Alors que nous sommes en train de finaliser pour la présidentielle française un très beau joujou dont nous sommes très fiers et que nous avons hâte de vous montrer, nous ne pouvons pas manquer l’occasion cette semaine de faire honneur à deux applications de très haut niveau. Si vous rêviez de vous promener aux confins de la “big data” sans vraiment oser rentrer dedans, en voici deux magnifiques illustrations.

Les plates-formes eXplorer de la société suédoise NComVA manipulent de très gros volumes de données pour créer de remarquables visualisations statistiques. Par exemple, Europe Explorer [EN] permet de naviguer dans un large dataset (téléchargeable) d’informations économiques et démographiques sur les pays européens et de personnaliser (c’est le point fort) l’affichage de ces données – telles que la croissance du PIB, le taux de fertilité, l’espérance de vie à la naissance, ou encore la population par tranches d’âge.

Total Annual Building Energy Consumption for New York City [EN] est une application un poil titanesque réalisée par l’équipe du groupe de recherche du Professeur Viraj Modi, spécialiste de sources d’énergie et de mécanique des fluides à l’université de Columbia. Comme son nom l’indique, cette application interactive veut pouvoir fournir une estimation de la consommation d’énergie de chaque bâtiment new-yorkais à partir d’une étude ad hoc [EN] et d’une méthodologie assez épurée [EN]. Rien qu’imaginer le temps qu’il a fallu pour rassembler les données et les harmoniser… donne un peu mal à la tête. Nous avons là, typiquement, un travail qui pourrait être le reflet idéal d’un monde parfaitement “open data”, dans lequel ce genre d’information serait aisément à la portée de tous.

Datacheap

Une fois n’est pas coutume s’agissant de la campagne présidentielle étasunienne, les éléments incontournables de notre veille cette semaine sont moyennement excitants. Petite déception, vu que le New York Times et le Washington Post nous ont habitués à beaucoup mieux. Ou alors on devient plus exigeants avec le temps, possible aussi.

Pour accompagner un (bon) article d’analyse politique [EN] du discours de l’état de l’Union, le NYT s’est donc fendu d’une infographie [EN] comparant la fréquence d’usage des mots du Président Obama avec ceux prononcés par ses adversaires républicains putatifs. La mise en forme en histogramme est ici assez originale dans le contexte de l’analyse lexicale – pour nous être également prêtés au jeu, on vous confirme que le rendu d’un tel corpus est loin d’être évident à modéliser. En revanche pour le reste, deux écueils majeurs (l’échelle du temps et l’échelle de numération) rendent particulièrement décevante cette expérience : primo, Obama est scruté sur ses quatre adresses à la Nation (2009-2012) tandis que les candidats républicains sont étudiés sur les neufs derniers mois au cours de “plusieurs entretiens”. Secundo, le nombre d’occurrences observées ne dépasse 7 qu’une seule fois – la plupart du temps, on compare des fréquences situées entre 1 et 5 fois ; rendant le diagnostic particulièrement biaisé au vu de la taille du corpus étudié.

La deuxième “déception” de la semaine (les guillemets parce qu’il nous reste un peu d’humilité quand même) provient de la visualisation en treemap [EN] qui accompagne un papier économique plutôt technique [EN, paywall] qui déchiffre les “déficits” Obama et qui établit une comparaison avec ceux provoqués par Bush fils. Le format treemap[EN] est toujours performant pour comparer des budgets (on se souvient de celui, brillant, de Jean Abbiateci) mais on attend – forcément – du WashPo autre chose qu’une pauvre image compressée, des cubes à géométrie variable et des projections jusqu’à 2017.

Datacoq

D’autant que l’économie est un sacré terrain de jeu pour faire de l’infographie et de la bonne datavisualisation. Pour preuve, le blog “Echosdataviz” de Frédéric Vuillod, qui a pondu une vidéo très simple et très didactique à l’occasion de l’introduction en bourse de Facebook. Deux regrets : 18 secondes de pub en pré-roll (désolé) et une vidéo non-embeddable. On va dire que c’est pour faire du business à la française.

Dataworld

Et puisqu’on parle de business à la française, difficile de ne pas évoquer cette semaine le bras armé de la moralisation du capitalisme qui se réunit chaque année à Davos en Suisse. Le célèbre Forum Economique Mondial nous gratifie d’une jolie vidéo – limite décadente – pour présenter le rapport 2012 des “risques globaux” qui peuvent transformer notre planète en véritable chambre de torture si les grands de ce monde ne font rien pour les détruire à la racine. Notre “risque” préféré est sans aucun doute “les graines de la contre-utopie” (“the Seeds of Dystopia”) – symbolisé par des drapeaux, des poings levés et un masque d’Anonymous – et leur “côté sombre de la connectivité” (“the Dark Side of Connectivity”) et son logotype de port USB, véritable empêcheur d’épanouissement humain. Passée la propagande, la vidéo [EN] est objectivement bien foutue, donc pourquoi pas.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Databowl

Heureusement, pour contrer les anarchistes et les hackers, il reste le Super Bowl. On n’insultera ici ni les amateurs ni les détracteurs de ce spectacle en omettant volontiers de donner le résultat de la finale du championnat de football américain, qui vient de se dérouler. A ceux qui douteraient qu’il s’agit bien d’un sport, les laboratoires de Brandwatch ont pondu une application de réputation sociale [en] (basée sur Twitter) des annonceurs figurant dans la liste très courue de ceux qui peuvent se payer 30 secondes de pub pendant cette messe annuelle. C’est marrant, ça parle de sentiment, et donc presque d’amour.

Et en parlant d’amour, on se quitte sur la nécessaire vidéo de la semaine de Stephen Malinowski. Paix et gloire sur vos data !

Cliquer ici pour voir la vidéo.


Retrouvez les précédents épisodes des Data en forme !

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Les Data en forme http://owni.fr/2012/01/18/les-data-en-forme-episode-16/ http://owni.fr/2012/01/18/les-data-en-forme-episode-16/#comments Wed, 18 Jan 2012 10:00:42 +0000 Paule d'Atha http://owni.fr/?p=94238 Better World Flux [en] a vu le jour à l’occasion d’un concours d’applications organisé par la Banque mondiale, afin de promouvoir les objectifs du millénaire pour le développement. Au menu de cette compétition : permettre au grand public, avec l’aide de développeurs, de graphistes et de journalistes compétents, de s’emparer des nombreuses données hébergées sur les serveurs de la Banque mondiale pour comprendre les mécanismes et les histoires qui y sont enfouies. Better World Flux veut être une “magnifique visualisation interactive” (objectif amplement atteint) informant sur ce qui “compte réellement dans la vie”. Il est ainsi possible de comparer en couleurs des indicateurs tels que le bonheur, l’espérance de vie, la longueur de la scolarité et tout ce qui permet de produire une photographie de l’état du monde et de la qualité de la vie dans les pays qui le composent, ainsi que l’évolution de ces indicateurs au cours des 50 dernières années.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le cinéma au scalpel

Cinemetrics [en] est une splendide application, pleine de sens et de pertinence, qui mesure et visualise la data au cinéma, permettant de révéler les caractéristiques des films et de leur créer une sorte d’empreinte digitale… visuelle. La structure de montage, la colorimétrie, les dialogues et les mouvements sont extraits, analysés et transformés en représentations graphiques afin que le film puisse être appréhendé dans son ensemble en un seul coup d’œil, voire comparé avec un autre film sur le même écran. Le résultat, qu’on vous a déjà passé cet été mais qu’on remet ici parce qu’on aime bien le concept de #oldlink, est proprement fascinant et immanquable pour les amateurs du 7e art. La majorité du code est disponible sur Github.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Voyages et bouts de ficelles

Lichtreise [de] est un projet de Christopher Pietsch s’inscrivant dans le cadre d’un cours interactif au sein de l’Université des Sciences appliquées de Potsdam. Le but : concevoir une visualisation qui affiche (au minimum) sept voyages sélectionnés de la vie de l’étudiant. La conception et le résultat final font l’objet d’une série de très jolies photographies de ce projet très “do it yourself“.

Hack your life or be a user – Pietsch


Aiguilles et bottes de foin

Citeology [en] est un projet extraordinaire coordonné par Justin Matejka au sein du laboratoire de recherche des fameux logiciels de modélisation Autodesk/AutoCAD. Ce projet Citeology permet de visualiser les relations entre des publications selon les citations qu’elles utilisent. Pour l’exercice, plus de 3 500 documents portant sur les interactions humains-ordinateurs et publiés au cours des 30 dernières années ont été passés à la moulinette data pour créer cette application (nécessite le plug-in Java) qui fait ressortir près de 12 000 citations croisées au sein de la collection. Le résultat est tout simplement époustouflant et ouvre la porte à des pistes de visualisations réellement innovantes, notamment dans le domaine émergent de la “big data“.

Ceci n’est pas un jeu

Candidate Match Game [en] est l’une des premières (et sans doute très nombreuses) applications ludiques autour de la présidentielle américaine de l’automne prochain. Développée par USA Today, cette application fonctionne selon un principe extrêmement simple : vous placez un curseur sur des grands thèmes de société selon l’importance que vous leur accordez et répondez ensuite à des questions concernant ces thèmes en sélectionnant la proposition qui convient le mieux à vos convictions. Au terme de ce questionnaire, le jeu vous annonce le nom des candidats dont les programmes politiques ou la vision globale se trouve à la plus grande proximité de votre propre vision de la société. Cette app est évidemment à l’entrée d’un long tunnel que nous allons emprunter, et nous reviendrons régulièrement sur ce type d’initiatives – qu’elles aient lieu en France ou aux États-Unis.

Un gazon de toutes les couleurs

Diversity in the Premier League est une visualisation sur le championnat anglais de football, motivée par “l’affaire Suarez” qui agita la fin du mois de décembre dans le monde du ballon rond – le joueur du club de Liverpool ayant été accusé par l’arrière français Patrice Evra d’avoir proféré de nombreuses injures raciales en plein match. Partant de ce navrant fait divers, Josh Ritchie a souhaité mettre en valeur la diversité de nationalités au sein de l’élite du football anglais au travers de cette dataviz très réussie.

Love, etc

Pour clore ce 16e épisode des Data en forme, des nouvelles de deux “data-artistes” parmi ceux dont nous suivons régulièrement le flux (YouTube et Flickr). Parce que ce monde n’est pas un monde de brutes mais plutôt paix, amour et beauté.

Une excellente data-semaine à tou(te)s :)

Eric Fischer – World travel and communications recorded on Twitter


Stephen Malinowski – Claude Debussy : Doctor Gradus ad Parnassum

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