OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 “Singularity University n’est pas une secte” http://owni.fr/2010/11/21/singularity-university-nest-pas-une-secte/ http://owni.fr/2010/11/21/singularity-university-nest-pas-une-secte/#comments Sun, 21 Nov 2010 15:56:16 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=36487 Si elle n’a pas commencé à programmer dès l’âge de quatre ans, Eugénie Rives n’a rien à envier aux exploits de ses camarades de la Singularity University, dont elle a suivi le dernier programme d’été.

Chez Google France depuis cinq ans, la jeune femme a commencé à monter des projets dès l’âge de 19 ans, qui marque son départ vers la Californie. S’ensuivent le Mexique et l’Argentine, où elle met en place un festival de courts-métrages, dont elle assure la promotion à travers le monde grâce aux nouvelles technologies. L’année dernière, elle décide de compléter son savoir-faire en participant aux deux mois et demi de formation intensive proposée par la Singularity University dans le domaine des nouvelles technologies. Direction la Silicon Valley et le campus de la Nasa, dont la demoiselle ressort émerveillée.

Eugénie Rives revient avec nous sur cette expérience et en profite pour dissiper les confusions entretenues autour de “SU”. Si l’institution compte parmi ses fondateurs l’un des papes controversés du courant transhumaniste Ray Kurzweil, il faut, selon la jeune femme, opérer la distinction entre ces idées et la visée pragmatique de Singularity University, qui interroge l’impact des nouvelles technologies sur la planète.

Singularity University, temple du transhumanisme ?

Pas du tout. Il faut décoreller Singularity University et transhumanisme. L’université donne des billes pour réfléchir à l’impact pratique des technologies sur des grandes problématiques : énergie, eau… C’est vraiment pour cet aspect concret, le lancement de projets, que j’y suis allée. En comparaison, l’université n’a vraiment rien à voir avec le Singularity Institute qui comporte une unité spécialisée sur les questions transhumanistes.
Certes, le discours de SU, notamment d’ouverture, est très emphatique, très américain, mais il ne diffère en rien de ce qu’on pourrait entendre à Harvard ou à Stanford.

Singularity University n’a rien d’une secte ! C’est juste une université très avancée sur les questions relatives aux nouvelles technologies.

Après, il est vrai que Kurzweil fait partie des fondateurs et des intervenants. Mais ses cours abordent la Singularité, ce moment qui marquera une explosion de la technologie telle qu’elle dépassera l’intelligence humaine (ndlr : aussi appelé “small-bang”). Ray Kurzweil aborde de façon très succincte les questions transhumanistes.

C’est Peter Diamandis, un entrepreneur à l’origine de tout un tas de projets, qui est allé à sa rencontre suite à la lecture de Singularity Is Near, pour fonder l’université. Mais l’institution n’est vraiment pas à relier au transhumanisme pour autant. Ils ont même songé à en changer le nom, pour bien marquer la distinction, c’est dire !

Donc le chef de SU, issu des cuisines de Google, ne sert pas une centaine de pilules pendant les repas ?

Non ! Et Ray Kurzweil ne nous a pas dit d’en prendre !
Il est vrai que le programme faisait attention à notre alimentation et à notre santé. Nos repas étaient bio et surtout à base de tofu, et nous faisions deux heures de yoga par semaine.

Et en dehors des repas, quelle était l’ambiance à SU ?

C’était extraordinaire. J’ai rencontré des Prix Nobel, des gens à l’origine de projets incroyables. Larry Brilliant de Google.org ; Robert Metcalfe, l’inventeur d’Ethernet… En tout, 160 interventions différentes ! Mais au-delà des professeurs, j’étais aussi au milieu d’étudiants complètement passionnés par les technologies. Un véritable patchwork de plein de pays différents.

Un cours à Singularity University

Vous étiez en permanence ensemble pendant les deux mois et demi du programme ?

Oui, du lever au coucher. On dormait sur place, sur le campus de la Nasa, situé en plein milieu du désert, dans la Silicon Valley. Presque en dortoirs !

On se levait tous les jours très tôt, parce qu’il était vraiment difficile de louper des cours aussi intéressants. On était donc ensemble de 9 heures du matin à 8 heures du soir. Les fondateurs de l’université passaient régulièrement nous voir… C’était vraiment intense : des conférences venaient s’ajouter au programme et quand on sortait des cours, on poursuivait souvent les discussions jusque tard dans la nuit.
J’ai gardé le contact avec tout le monde. Certains viennent d’ailleurs à Paris cette semaine.

Lors du dernier entretien vidéo avec Jean-Michel Billaut, vous étiez sur le point de présenter votre projet sur l’eau. Comment ça s’est passé et sur quoi cela a débouché ?

Encore une fois, c’était assez américain : je m’attendais presque à me voir remettre un chapeau de diplômée ! C’était aussi solennel : il y avait 200 à 300 personnes présentes, dont une partie des intervenants, pour la présentation des 14 projets.
La nôtre s’est très bien passée, une ONG s’est depuis montée au Chili. L’une des filles de notre groupe de travail, chilienne et juriste, y investit désormais 100% de son temps. Depuis que je suis rentrée en France, je m’y consacre pour ma part surtout pendant mon temps libre, le week-end.
On a aussi monté une ONG qui fait du monitoring de jeunes femmes à travers le monde.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Comment fait-on pour entrer à Singularity University ?

Ça va assez vite. J’ai rempli un dossier en ligne. Il faut fournir un CV, des lettres de recommandation, et montrer une certaine passion pour les technologies. Je pense qu’il est également bon d’indiquer qu’on a déjà été entrepreneur une fois dans sa vie.
Le coût de la formation est assez élevé, mais l’université donne des bourses, qui couvrent parfois intégralement le cursus. Ainsi, pas mal d’étudiants en provenance de pays en développement ont pu participer au programme. Singularity University est d’abord une fondation, son but est non lucratif.

Il y a eu 1.800 candidatures pour le programme que vous avez suivi l’an dernier. Pensez-vous que votre appartenance à Google France a joué un rôle dans votre sélection ?

Je ne sais pas. Peut-être. À l’époque, les gens de Google France ignorait l’existence de Singularity.
Les personnes sélectionnées venaient toutes d’horizons très divers : étudiants, entrepreneurs… Même si finalement, nous n’étions pas beaucoup à venir du business et de grands groupes comme Google.

Pensez-vous retourner à Singularity University dans un avenir proche, pour vous remettre à jour sur les dernières avancées technologiques ?

Il faut avoir à l’esprit que Singularity se veut être une formation sur la durée. C’est assez particulier : en France, on va à l’université et c’est terminé. Dans le domaine particulier des technologies, il y a bien sûr les cours en ligne du TED, mais rien de comparable à Singularity University. Là-bas, on reste en contact et les étudiants de l’année précédente sont souvent les intervenants du programme de l’été qui suit.
Personnellement, je pense retourner sur le campus l’été prochain, pendant une semaine. Je ne vais pas refaire la formation, je vais simplement aller à la rencontre des étudiants, des intervenants.

Les bannières de Singularity University

À quand la création d’une version française de SU ?

Je ne pense pas qu’il y aura une Singularity University en France, en tout cas pas sous la forme du programme d’été. Déjà parce que cette organisation est assez lourde en termes logistiques : il n’est pas évident de mobiliser un endroit pendant plus de deux mois. Par contre, je pense qu’il y a de forte chance que les Executive Programs soient lancés ici. Les membres de Singularity diffusent leurs idées en Europe : ainsi, le directeur de SU, Salim Ismail, intervient cette année à LeWeb.
Diffuser les informations, réfléchir aux questions posées par les technologies permettront certainement de réduire la peur qu’elles suscitent, c’est une bonne chose. Les choses évoluent en France, dans la santé par exemple.

Il est important que les gens se confrontent aux questions soulevées par les technologies. Il faut se préparer à vivre avec, en gérant au mieux les risques qu’elles comportent.

Que penser justement des réticences suscitées par les projets transhumanistes ?

Je ne suis pas une spécialiste, mais je pense que les gens ont peur du changement… de se voir remplacés par des robots. Mais ce n’est pas nouveau, chaque technologie a d’abord suscité une crainte. Là, c’est d’autant plus fort que cela touche l’humain.
Singularity University aborde ces problématiques : nous avons suivi des cours d’éthique. À chaque fois qu’une nouvelle technologie était évoquée, nous nous interrogions sur les impacts et les risques qu’elle soulevait.

Je comprends tout à fait cette peur, je ne suis pas du tout adepte moi-même du transhumanisme, mais il faut penser aux apports positifs des avancées technologiques, comme les nanobots qui seront capables de guérir des cellules cancéreuses. On ne peut pas dire non à ces choses là.

Retrouvez le blog d’Eugénie Rives, qui retrace son expérience à Singularity University.

Son témoignage également à retrouver sur Place de la Toile, l’émission de Xavier de la Porte sur France Culture.

À lire aussi sur le sujet : “Humain, trans-humain” ; “L’Homme “augmenté” selon Google…vers une transhumanité diminuée ?” ;

“Kyrou: face au dieu Google, préserver ‘l’imprévisible et des sources de poésie’”

Images CC Flickr david.orban

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Humain, trans-Humain http://owni.fr/2010/11/16/humain-trans-humain/ http://owni.fr/2010/11/16/humain-trans-humain/#comments Tue, 16 Nov 2010 07:38:38 +0000 Andréa Fradin http://owni.fr/?p=35546 Bienvenue chez les “H+”. Signe qui ne renvoie pas ici au proton, même si la référence à la particule élémentaire est flagrante, mais à l’”Homme augmenté”. Au “transhumain”. Ou plus précisément, puisque rien n’est encore fait, à tous les artisans de ce mouvement, qui croient en l’avènement d’une humanité nouvelle aux alentours de 2029.

Non, ceci n’est pas une vaste blague ou un scénario de SF mal ficelé. Le transhumanisme est un courant de pensée très sérieux, qui rencontre un certain succès outre-Atlantique, en témoignent les nombreux succès de librairies, ou l’existence de H+ Magazine, consacrés exclusivement au sujet.

Pour ses partisans, l’Homme sera très bientôt capable de se transcender en une entité à la fois organique et mécanique, susceptible de pallier à toutes les tares de sa condition. Miracle qu’il devra aux technologies dont il sera truffé et qui lui permettront de passer haut la main le cap des 200 piges, sans souffrir des écueils du grand âge. Le basculement dans cette ère supérieure est appelé “Singularité”.

Au-delà de l’humain, c’est tout son écosystème que le transhumanisme croit pouvoir sauver. Ainsi, en parallèle des nano-bestioles qui assureront la maintenance de nos cellules, les sciences “émergentes” -biotechnologies, robotique, intelligence artificielle, génétique, informatique- apporteront des solutions aux problèmes d’énergie, de désertification ou d’accès à l’eau potable à travers le monde. La panacée, à base de micro-processeurs.

Énième lubie céphalo-centriste ?

Si ce mouvement sonne familier, renvoyant à une imagerie populaire luxuriante qui fait le grand écart entre Frankenstein et Total Recall, c’est tout simplement parce qu’il n’a rien de bien original. Jouer au Créateur en cherchant à prolonger son existence en un Homme nouveau, forcément meilleur, est  une histoire mille fois entendue: Fontaine de Jouvence, pierre philosophale and co… De même que la lubie céphalo-centriste qui croit pouvoir soigner tous les maux du monde avec son subtil intellect, ou bien encore favoriser l’émergence d’êtres fantastiques; les chimères faisant aussi partie des rêves qu’on imagine peuplés de licornes et de dragons, des transhumanistes.

Si la fixette est classique, elle diverge dans le cas qui nous intéresse sur un point crucial: son financement. Car les sommes investies dans le transhumanisme sont colossales, et, à l’inverse de celles des scénars de science-fiction, bien réelles. Loin de l’image du savant fou isolé dans une antre débordant de bechers et de bidules clignotants, la théorie de la Singularité compte parmi ses adeptes des entrepreneurs, des chercheurs, des mécènes aux porte-feuilles bien garnis; bref, ce qu’on appelle des personnalités influentes. Parmi lesquelles on retrouve les fondateurs d’un certain Google.

Bienvenue à la Singularity University

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Une salle de conférence plongée dans le noir, un auditoire attentif. Sur l’estrade, un homme lance “si j’étais étudiant, c’est là que je voudrais être”. Le programme d’été 2010 de la Singularity University vient de s’ouvrir et pour l’occasion, Larry Page salue comme il se doit ses participants.

Au cœur de la Silicon Valley, sur un campus de la Nasa, la Singularity University, ou plus sobrement “SU”, cherche à diffuser les idées du transhumanisme auprès des têtes bien faites de la planète. Mieux, et c’est tout l’intérêt, elle se présente comme un catalyseur de leurs projets.

Depuis sa création en 2009, elle propose à l’année plusieurs cours de 4 et 9 jours ainsi qu’un stage estival de dix semaines. Près de 80 places sont disponibles; étudiants, entrepreneurs ou simples curieux peuvent être sélectionnés, sous réserve néanmoins de pouvoir payer le prix fort. Pour dix semaines, compter 25 000 dollars. Pour 4 jours, 7500. Le tout pour une formation intensive avec certains des plus grands esprits de ce monde, comprenant Prix Nobel et chercheurs du MIT.

Eugénie Rives, une française inscrite l’été dernier, explique que l’un des objectifs de SU est de lancer des associations, des organisations non gouvernementales ou des entreprises, et ce dès la fin du programme. La Singularity University veut booster le processus de germination des idées, selon elle bien trop lent. C’est aussi en ce sens que l’un de ses cofondateurs Peter Diamandis lançait en 1995 la X-Prize Foundation. Cherchant à générer des “breakthroughs”, des avancées scientifiques radicales, l’institution lance des challenges à la communauté internationale, en promettant un incroyable pactole aux projets jugés les plus prometteurs.

A la Singularity University, le discours est le même: il faut combattre les ankyloses de la recherche traditionnelle. Pour ce faire, les différents intervenants font usage d’effets rhétoriques bien rodés: “l’avenir est entre vos mains, pas celles de vos enfants, les vôtres”, “il faut briser les règles”, “vous pouvez changer le monde”. Le tout, dans une ambiance de saine et fructueuse décontraction -certains n’hésitant pas à faire leurs cours bière vissée à la pince. De passage sur le campus en août dernier, Nicola Jones de Nature tire le portrait de l’université:

l’endroit ressemble au mélange d’un think tank, d’un camp d’aventure geek et d’un cocktail d’affaire

Non contents d’être mués par une coolitude qui donne envie de s’endetter à vie pour suivre ces cours, les partisans du transhumanisme sont également bien conscients de l’image d’illuminés qu’ils traînent comme un boulet. Dan Barry (voir vidéo ci-dessus), ancien astronaute de la Nasa, prévient ses étudiants:

Ce que vous devez faire, c’est étaler vos idées, même les plus folles, et faire face à des gens qui se moquent de vous, qui disent que c’est ridicule, que ça ne se fera pas, et qui ne vous donneront pas d’argent, et de continuer, continuer… jusqu’à ce que vous changiez le monde.

Kurzweil, génial visionnaire ou gourou mégalo ?

Si en Europe Google fait figure du plus célèbre adepte du transhumanisme, ayant contribué à la création de SU à hauteur de 250 000 dollars, c’est toute la Silicon Valley qui aimerait jouer à l’apprenti sorcier, avance Ashlee Vance dans un article du New York Times (traduit dans Courrier International). Aux côtés de la boîte de Mountain View, on retrouve dans les rangs des fondateurs et des soutiens de cette faculté très particulière, la X-Prize Foundation bien sûr, mais aussi Nokia ou la fondation américaine Kauffman, qui œuvre en faveur de l’innovation et de l’éducation à travers le monde.

Il y a un autre nom sur lequel on ne peut faire l’impasse dès qu’il est question de Singularité. Celui de Ray Kurzweil. Encore peu connu en Europe, Raymond “Ray” Kurzweil est incontournable aux États-Unis, où il est identifié comme l’un des hommes les plus brillants de son temps.

Qualifié de “génie hyperactif” par le Wall Street Journal, Kurzweil est à la fois Géo Trouvetou, entrepreneur millionnaire et auteur à succès. Inventeur de l’un des premiers synthétiseurs, ainsi que de systèmes de reconnaissance vocale, on raconte que le premier programme informatique du bonhomme, réalisé avant ses quinze ans, a été utilisé par IBM. Ses livres sur le transhumanisme ont rencontré un certain succès aux États-Unis, en particulier The Age of Spiritual Machines (1999) et The Singularity is Near (2005), classé dans la liste des best-sellers du New York Times.

Kurzweil, c’est l’Ozimandias d’Alan Moore: il détient tous les attributs pour prétendre au titre d’homme le plus intelligent de la planète.

Se plonger dans ses différentes prises de paroles consiste à entendre et réentendre ce même crédo Kurzweilien: la Singularité, ce moment où l’humain va basculer de façon irréversible dans sa nouvelle forme, est imminente en raison de la croissance exponentielle de la technologie. Et en particulier de l’informatique, qui influence l’ensemble des sciences. A grand renfort de courbes, qui attestent à la fois de l’accélération ultra-rapide de l’innovation et de la décroissance tout aussi fulgurante de son coût, Kurzweil explique: “le 21e siècle vivra un changement technologique presque mille fois supérieur aux inventions du siècle précédent.” Et de rajouter:

C’est précisément ce que veut dire être humain : c’est aller au-delà de ce que nous sommes.

Du coup, le savant prépare le jour de la fameuse transition. Il avale entre 180 et 210 pilules chaque jour, vitamines et compléments minéraux, pour la plupart produites dans l’une de ses firmes, Ray and Terry’s Longevity Products, qui vend des solutions permettant de “vivre assez longtemps pour pouvoir vivre éternellement”. Faire des vieux os, voilà l’un de ses objectifs suprêmes, sans oublier celui de faire revenir son père, mort d’une crise cardiaque à 58 ans, dans le monde des vivants. Pour y parvenir, il a stocké un  ensemble de documents et d’objets lui ayant appartenu, afin de reconstituer, en plus d’une enveloppe corporelle, une mémoire.

Avec toutes ces informations, je crois qu’une intelligence artificielle sera capable de créer quelqu’un qui ressemblera beaucoup à mon père.
Ray Kurzweil, Transcendent Man.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Cette quête, Ray Kurzweil a décidé de la mettre en scène dans deux films, adaptés de ses livres. Transcendent Man est sorti en 2009 aux États-Unis; The Singularity is Near est en cours de bouclage. En sus de ses multiples talents, le créateur a coiffé pour l’occasion les casquettes de réalisateur, scénariste et acteur.

La bande-annonce de sa première réalisation montre un Kurzweil qui parcoure le monde pour prêcher la bonne parole, sachets de pilules en poche, et musique cosmique de Philip Glass en toile sonore. Sur un ciel étoilé digne de Rencontre du Troisième Type, s’affiche en lettres capitales:

La quête d’un homme pour révéler notre destinée. Transcendent Man.

Difficile de ne pas avoir quelques réserves face à l’attitude quasi-messianique du plus célèbre porte-parole du transhumanisme. L’homme a tôt fait d’être suspecté de délire mégalomaniaque et son discours n’est pas épargné par les critiques d’une partie de la communauté scientifique, dont certains transhumanistes. William S. Brainbridge, membre de la prestigieuse National Science Foundation, (organisme qui a notamment favorisé le développement d’Internet) doute par exemple du caractère exponentiel du progrès. D’autres contestent l’existence d’un lien systématique entre accroissement des connaissances et avancées scientifiques concrètes. D’autres encore s’inquiètent tout simplement des implications réelles de la Singularité.

Sur ce point, on aurait tort de prendre Kurzweil pour un optimiste forcené: il reconnaît que le transhumanisme comporte des risques. “Bien sûr, il y aura des épisodes douloureux”, concède-t-il avant de conclure “mais je suis persuadé que le bilan sera finalement positif”.

“Des épisodes douloureux”: combien la Singularité, si elle venait à se produire, coûtera-t-elle à l’humanité ? Et en particulier dans la phase transitoire qui l’accompagnerait et diviserait la Terre en deux castes: les H+… et les H-. Sans céder au luddisme et à une peur du changement primale, la question mérite d’être posée car pour le moment, la transhumanité semble surtout être l’affaire d’une poignée de puissants. Reste à espérer que leur philotrantropie et leur technologie soient à même de maîtriser ce qu’ils vont engendrer. Et qu’un projet aux intentions finalement louables ne soit pas, comme le redoute le journaliste britannique Andrew Orlowski, un écran de fumée au “fait de gens aisés qui construisent un radeau pour quitter le navire”.

Illustration de Une par Marion Kotlarski

CC FlickR: Bohman; tonechootero ; null0

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La mutation androïde de Google (1/2) http://owni.fr/2010/07/05/la-mutation-androide-de-google-12/ http://owni.fr/2010/07/05/la-mutation-androide-de-google-12/#comments Mon, 05 Jul 2010 15:40:19 +0000 Ariel Kyrou http://owni.fr/?p=8197 Cette analyse, initialement publiée sur Multitudes (et dans le numéro du mois de juin 2009), de l’imaginaire qui sous-tend les actions de Google, et de ses possibles, reste tout à fait pertinente.  Nous avons choisi de mettre à nouveau cet article en avant, à nouveau en deux fois, pour vous laisser le temps de le savourer.

Titre original :

La mutation androïde de Google :

radiographie d’un imaginaire en actes

En juin 2009 s’ouvre à Sunnyvale, dans la Silicon Valley, le premier programme universitaire officiellement sponsorisé par Google : la « Singularity University ». Le sésame de ces neuf semaines d’intense et d’inédite cogitation multidisciplinaire, se tenant comme un symbole à deux pas du Googleplex de Mountain View, est le concept futuriste de « singularité », inventé par l’un des plus fameux ingénieurs et techno-prophètes de ce qu’on appelle le « transhumanisme » : Ray Kurzweil. Le dogme à partir duquel l’auteur du livre Humanité 2.0 a élaboré cette théorie a de quoi donner le vertige, à qui connaît l’ambition de Google, répétée tel un mantra, d’organiser toute l’information de l’univers [1], de devenir le relais universel de notre quête de données, et ce quels qu’en soient nos supports numériques.

Son hypothèse de départ est que l’essence de la vie tient moins au carbone, à l’oxygène ou à l’eau qu’aux modes d’organisation les plus sophistiqués de la matière. Autrement dit : de l’ADN aux protéines, de l’amibe aux robots humanoïdes, qu’il nous annonce pour un futur proche, la vie repose uniquement sur l’information. Google se veut donc le premier convoyeur de ce qu’il tient comme le carburant vital de l’humanité : l’information.

Et pour cause : cette information aux airs de divinité athée aurait trouvé dans le langage numérique sa forme idéale, et surtout la plus opérationnelle, afin de nous permettre d’accomplir notre destinée « post-humaine ». D’après Ray Kurzweil, en effet, « chaque forme de connaissance humaine ou d’expression artistique peut être exprimée comme une information digitale ». Mieux : l’intelligence elle-même ne serait que du calcul. De la manipulation de données. Jusqu’aux procédés (analogiques) des hormones et neurotransmetteurs du cerveau qui peuvent, selon le gourou de la « Singularity University » financée par Google, être simulés en mode binaire par de simples algorithmes [2], tel le PageRank du moteur de recherche.

Car c’est bien là, dans ce réductionnisme propice aux ambitions les plus démiurgiques, que s’agite l’imaginaire conscient ou inconscient de la firme de Mountain View.

De la technique, des usages et de l’imaginaire de Google

Au-delà de l’étude de sa gestion interne et de ses mécanismes de profit, l’un des modes d’analyse les plus intéressants du discours et de la culture d’une entreprise surtout digitale, est de la situer au cœur d’un triangle dynamique dont les trois sommets sont sa technique, les usages de ses productions et son imaginaire.

Google présente sa technologie comme « neutre » et « démocratique », en un mariage très américain de bonne foi et de propagande. Ses robots de « Crawling » mettent un mois à parcourir les zones les plus peuplées des océans du Web. Le plus célèbre de ses logiciels, PageRank, est décrit par ses sbires comme « un champion de la démocratie », puisqu’il livre ses résultats non seulement selon les occurrences des mots de toute requête, mais en tenant compte du nombre de liens qui pointent sur chaque page et de la réputation des sites d’où partent ces liens.

Du point de vue des usages, là encore, le discours de Google se veut très modeste, ou du moins généreux, car au service de chacun. Comme l’affirme l’un des deux fondateurs de la société, Larry Page, si « la stratégie du portail, c’est d’essayer d’être propriétaire de toute l’information, nous sommes quant à nous heureux de vous envoyer sur d’autres sites. En fait, c’est là le but » [3].

Dont acte. Google ne cherche pas à arraisonner puis à posséder ses clients, mais à être l’outil naturel et presque invisible de leurs usages quotidiens. Sauf que sur la publicité, qui est quasiment sa seule source de profit, le discours de Google tend à gommer voire à « civiliser » le puissant appétit des marques. Or ces marques, dont il est désormais le cavalier blanc sur l’immense échiquier du Net, sont les instruments d’actualisation de son imaginaire autant sinon plus qu’un service rendu aux internautes. Google, pour elles, est comme un évangélisateur du Net… Et de la singularité à venir. Il est le grand prêtre d’une religion de l’information, et se donne pour mission de les convaincre de suivre sa croisade numérique.

Chaque jour, plus contextuelle, fine et personnalisée, la publicité se mue ou plutôt se travestit dès lors en information, même lorsqu’elle reste séparée des réponses aux requêtes sur l’écran du moteur de recherche. Elle se transforme peu à peu en berceuse, douce chanson de notre bien-être collectif et individuel. Et elle donne ou donnera ainsi à Google les moyens d’actualiser ses fantasmes de maîtrise de notre nouveau monde informationnel.

Car, sur ce registre, Google ne fait pas exception : comme toute multinationale, il n’avoue guère sa soif de domination, d’ailleurs essentielle à la confiance de ses actionnaires. Mieux vaut, pour ne point choquer ses ouailles, c’est-à-dire les internautes, s’habiller de la soutane du moine protestant, que de l’uniforme vengeur et des superpouvoirs de Superman, cet être venu de la planète Krypton qui sied pourtant bien mieux à son imaginaire.

De fait, l’imaginaire de Google, tel qu’il se révèle au travers de la singularité dont il porte la première université, navigue à des années lumières de tendres intentions ou même d’un usage qui se veut a priori sans contraintes. Et, pas seulement à cause de la publicité toujours plus finaude et adaptée à l’esprit d’Internet. Chez Google, cet imaginaire dantesque, et à peine masqué, se situe au sommet de mon triangle d’analyse, le tirant très loin vers le ciel. Autrement dit : si l’on place la technique et les usages sur la base de mon triangle, celui-ci s’en trouve totalement déséquilibré. Assez proches en théorie l’un de l’autre, la technique et les usages de Google forment une petite base. Car la technologie de l’entreprise se veut, à entendre son discours, réaliste et opérationnelle, à portée de main des internautes selon les oukases dudit Web 2.0.

L’extrémité imaginaire de mon triangle, bien au contraire, s’avère démesurément haute, à l’échelle de l’ambition hallucinante que révèlent à la fois le credo du « bon géant », les interviews fort singulières de ses deux fondateurs et sa proximité sans ambages avec les techno-prophètes du transhumanisme. Bref, la distance entre les usages des internautes et l’imaginaire de Google semble gigantesque à la lueur de ce décryptage, tout comme celle entre sa technique et ce même imaginaire. Cette distorsion est-elle la conséquence d’une croissance trop rapide ? Du hiatus entre le discours affiché et l’ambition de Google, pour les marques autant que pour la planète et son devenir « singulier » ? Mon triangle théorique, qui n’est qu’un outil d’analyse, en devient si distordu qu’il se transforme en une immense (et dangereuse ?) flèche pointant vers le firmament…

Là où Google se présente comme une compagnie cohérente, citoyenne, modeste et responsable car au service de la recherche d’information de tous, elle m’apparaît en réalité comme un mutant high-tech de l’ère de l’information, perforant (sans le savoir ?) le monde d’une sorte de lance virtuelle, plus fine et aiguisée qu’un avion furtif.

La « singularité » ou l’imaginaire démiurgique de Google

Selon le concept de singularité, pour revenir à l’étude de cette pièce majeure de la culture plus ou moins consciente de Google, « ce ne sont pas les ordinateurs qui sont en train de prendre le pouvoir sur les hommes, mais les humains qui sont de plus en plus enclins à devenir comme des machines pensantes » [4]. Mais attention : comme l’explique le philosophe Jean-Michel Besnier dans son livre Demain les posthumains, cette évolution-là n’est pas vécue comme une mauvaise nouvelle par ces gourous que sont Ray Kurzweil, le pionnier du voyage dans l’espace Peter Diamandis ou Vint Cerf, l’un des pères du Word Wide Web qui a annoncé qu’il participerait à la « Singularity University » de l’été 2009.

De fait, la singularité incarne pour ses partisans l’Intelligence à venir, toute de calcul numérique. Et, pour peu qu’on veuille suivre ces brillants cerveaux, cette intelligence pourrait permettre à l’homme de se débarrasser d’ici à une ou deux générations de son enveloppe corporelle, si limitée, au bénéfice d’un corps intégralement machinique ou presque, forcément plus efficient en terme de traitement de l’information.

Histoire de citer l’une des prophéties de Ray Kurzweil (que tous les ingénieurs de la Silicon Valley ne prennent peut-être pas au sérieux, mais qui les fait rêver de lendemains qui chantent en numérique), il nous suffira, pour échapper à l’obsolescence de nos trop humaines artères, d’« uploader » notre cerveau dans une rutilante carcasse de robot

Aussi surprenantes qu’elles puissent paraître aux yeux de la majorité des chercheurs européens, ces anticipations aux airs de rêve ou de cauchemar scientiste viennent de loin. Elles correspondent à l’hypothèse forte de l’intelligence artificielle, soit l’idée qu’il n’y aurait pas de différence de nature entre une « vraie » conscience et une machine simulant une conscience. L’intelligence artificielle, IA de son petit nom, est née officiellement à l’été 1956, lors de conférences pluridisciplinaires sur le campus du Dartmouth Collège dans le New Hampshire, au nord-est des Etats-Unis. Certains, d’ailleurs, datent de ce symposium la naissance des sciences cognitives, au territoire qui est lui-même un « remix » des neurosciences, de la psychologie, de la linguistique, de l’anthropologie et de la science informatique sous le patronage plus ou moins avéré de l’intelligence artificielle. Il y a, c’est une évidence, comme un air de famille entre ces journées de l’été 1956 où se sont croisés Noam Chomsky et Marvin Minsky, et la « Singularity University » de l’été 2009. Plus d’un demi-siècle plus tard, le must des étudiants, scientifiques, penseurs, ingénieurs et futurologues américains orchestreront cette fois le mariage, plus transdisciplinaire encore, des sciences de l’information, des sciences cognitives, des nanotechnologies, des biotechnologies (carré miracle autrement appelé « NBIC » pour Nano, Bio, Info et Cognition), mais aussi du droit ou de la médecine la plus high-tech.

Avec un enjeu tout sauf diabolique selon le credo de Google, mais à peine moins démesuré que la fabrication d’une conscience artificielle : « combler le fossé entre la compréhension et l’application » des technologies les plus en pointe de notre temps, et trouver ainsi des « solutions à la crise énergétique, à la pauvreté, à la faim ou encore aux pandémies » [5].

Bienvenue dans l’ère post-PC

Le développement de Google a dépassé depuis bien longtemps la perspective des seuls PC de la planète connectée. Sans ambiguïté aucune, l’horizon de Google est celui de l’Internet « everyware ». Soit un mot-valise (« everywhere + hardware / software ») inventé par Adam Greenfield, qui se définit comme un architecte de l’information, afin de caractériser l’ère de l’informatique ubiquitaire, partout présente car n’ayant plus besoin d’ordinateurs [6].

Dans ce monde, qui devient peu à peu le nôtre, tous les objets, lieux et corps constituent les composants d’une technologie devenue invisible. Imaginez. Le caddie de supermarché, la porte du bureau, la table du salon, le fauteuil du train, l’automobile, l’atelier, la borne Vélib’, l’enseigne de la boîte de nuit, la salle de classe, le dentier du grand-père ; le plus insignifiant instrument de cuisine se transforme en outils « intelligents ». Ils communiquent entre eux ou avec nous par la grâce d’un Internet « pervasif », omniprésent au quotidien dans un bain d’intelligence ambiante comme aujourd’hui l’électricité est accessible de partout dans notre vie sans même que nous y pensions. Les puces, pour nous faire atteindre ce nirvana de l’invisibilité et de l’ubiquité technologique, s’extirpent de leurs boîtiers. Les capteurs d’informations se nichent dans les plus infimes recoins, du panneau publicitaire au réfrigérateur, de la table du restaurant au col de chemise, du collier du chien à la peau de notre dos ou de notre bras. Et les nanopuces RFID (Radio Frequency IDentification), de reconnaissance vocale ou biométriques, d’identifier les personnes, les gestes, les objets, etc., le tout pour notre confort et de notre plein gré, bien évidemment.

Cet univers « post-PC », où les technologies du numérique s’immiscent dans le moindre de nos gestes quotidiens, se construit ici et maintenant. Et Google est l’un des acteurs majeurs de cette lente et discrète révolution, qui aiguise les féroces appétits des acteurs de la planète numérique, Internet se dissolvant dans un monde intégralement connecté.

En 2007 et 2008, dans le monde des télécoms, une rumeur courait comme quoi se concevait dans l’ombre de Mountain View un « Google Phone ». L’ogre souriant a été plus malin. Il a créé un « Operating System », non pas fermé comme le Mac OS d’Apple ou le Windows de Microsoft, mais « ouvert », et potentiellement adaptable à une ribambelle d’appareils et autres futures prothèses techniques de l’humanité. Fidèle en cela à la philosophie économique fort innovante de la compagnie [7], cet OS est proposé en open-source, donc sans exclusivité, à tous les fabricants de terminaux mobiles et leurs développeurs, afin qu’ils magouillent eux-mêmes leurs propres produits à partir du socle des services du moteur de recherche. Son nom, ce n’est pas tout à fait un hasard, est Android. Soit, pour l’anecdote, le patronyme de la start-up spécialisée dans le développement de logiciels pour terminaux mobiles que Google a racheté en août 2005, comme il s’est offert, avec mille fois moins de discrétion et pour une somme toute autre, le site de partage de vidéos YouTube en octobre 2006. Ou comme un bruit persistant veut qu’il tente aujourd’hui de se payer Twitter, nouvelle coqueluche du « micro-blogging » : des micro-messages de 140 caractères, circulant par tous les types de terminaux en rafales de témoignage en temps dit réel, et que s’envoient déjà, de par le monde, des millions et sans doute bientôt des dizaines de millions d’utilisateurs [8] …

> Article initialement publié sur Multitudes

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Crédits Photo CC Flickr : Ruth HB.

Re-daté pour raisons techniques, cet article a été originellement publié le 15 février 2010.

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La soucoupe TED débarque sur Owni. http://owni.fr/2009/04/22/la-soucoupe-ted-debarque-sur-owni/ http://owni.fr/2009/04/22/la-soucoupe-ted-debarque-sur-owni/#comments Wed, 22 Apr 2009 10:32:28 +0000 Raphaël Labbé http://owni.fr/?p=411 Régulièrement je me plonge dans un visionnage des conférences TED. La dernière plongée en date a été déclenché par le lancement de leur application pour l’iphone. TED est un haut lieu de la réflexion et de l’innovation, j’en parle souvent comme d’un Davos de l’intelligence.

TEd logo

J’ai donc décidé de contribuer à Owni en réalisant des chroniques à partir de la diffusion d’une ou plusieurs conférences TED. Il n’y pas meilleur moyen pour montrer nos errances que d’éclairer l’avenir.

Je vous propose donc pour entamer cette série une petite métaphore sur l’inévitable avec la conférence de Ray Kurzweil.

Ray Kurzweil est informaticien, pionnier de la reconnaissance vocale qui s’est intéressé aux “trends” technologiques. Il a écrit en 2005, un livre aujourd’hui culte intitulé la “The singularity is near” (très mal traduit en français par Humanité 2.0, La bible du changement) . Ce qui ressort de son analyse c’est une compréhension à long terme des progrès de l’évolution qu’elle soit biologique ou technologique.

La métaphore de l’inévitable se retrouve à la minute 10 ou il montre que le progrès scientifique, qui se fait dans un chaos (tellement humain) économique de guerre des prix, fusions, faillites, produit une évolution d’une incroyable régularité. Invitation à se concentrer sur ce qui va changer à moyen long terme et non sur les affres d’une réalité chaotique. Je vous laisse découvrir ce qui nous attend dans cette vidéo.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

Le prochain passage de la soucoupe prolongera cette approche en sautant de la crise financière actuelle pour ouvrir sur les champs de croissance immense que représente la singularité (en tout cas les progrès qui les soutendent) en attendant vous pouvez toujours lire le livre de Ray Kurzweil qui vaut vraiment le détour et qui est disponible gratuitement (est ce aussi inévitable ?) sur google book.

A très vite pour une autre conf venu du futur.

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