OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Des hackers séduits par le Pentagone http://owni.fr/2012/04/06/les-liaisons-ambigues-des-hackers-avec-larmee/ http://owni.fr/2012/04/06/les-liaisons-ambigues-des-hackers-avec-larmee/#comments Fri, 06 Apr 2012 17:14:06 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=104993

Petit coup de tonnerre dans la communauté hackers/makers, ces adeptes de la bidouille créative : Mitch Altman, gourou respecté du DIY (Do it yourself, fais-le toi-même), co-fondateur du hackerspace de San Francisco Noisebridge, a déclaré publiquement sur la mailing list de hackerspaces.org qu’il ne participerait pas au Maker Faire, LE raout annuel des makers qui avait rassemblé 100 000 personnes lors de sa dernière édition en Californie.

En cause, ce qu’il considère comme une compromission de Maker Faire avec la Defense Advanced Research Projects Agency (Darpa), l’agence de recherche et développement du Pentagone :

C’est officiel. Je suis très attristé de ne pas pouvoir aider cette année Maker Faire après qu’ils ont postulé et obtenu une bourse de la Darpa. J’attends avec impatience de travailler et m’amuser de nouveau à Maker Faire, dès qu’ils ne collaboreront plus avec la Darpa.

Hacker qui bat

Hacker qui bat

Mitch Altman, 55ans, prince des hackers au beau visage serein, est de passage en France. Après des rencontres à Rennes, la ...

Cette bourse concerne un programme éducatif de la Darpa baptisé Mentor (Manufacturing Experimentation and Outreach) visant à la création de nouveaux outils de design et de pratiques collaboratives de fabrication à destination des étudiants. Il s’inscrit dans un projet plus global, Adaptive Vehicle Make, dont le but est de “révolutionner la façon dont les systèmes de défense et les véhicules sont conçus.”

Dans le même temps, Jerry Isdale, membre du hackerspace hawaien Mauimakers annonçait avec joie que le hacker space program, un projet international d’exploration de l’espace, avait été retenu par la Darpa pour négocier un contrat. Cash, dans tous les sens du terme :

Ceux qui veulent descendre en flamme le fait de recevoir de l’argent du gouvernement peuvent le faire.  On ne vous donnera pas d’argent.

Deux annonces qui ont suscité des réactions, entre autres sur la mailing list, symptomatiques du lien ambigu que la communauté entretient avec la prestigieuse Darpa, entre considérations morales, financières et patriotiques. Et au-delà sur le degré de politisation. Pour Mathilde Berchon, qui s’est immergée plusieurs mois dans la communauté des makers de San Francisco :

Le débat montre le clivage entre les vrais hackers, plus politisés, militants, certains sont même anarchistes, et l’essentiel des troupes, qui se reconnait davantage dans la communauté maker. Le type-même, c’est le bon père de famille qui bricole dans son garage en buvant de la bière, qui aime son pays et veut le défendre, sans être un gros lourd patriote. Avec cette bourse, Make prend le risque de se couper de la frange la plus radicale.

In fine, ce pavé dans la mare qui oblige tout le monde à prendre position redessinerait une ligne de clivage qui tend à s’effacer entre hackers plus subversifs et makers davantage dans le rang.

Botter en touche

Dale Dougherty, figure non moins emblématique de la communauté, co-fondateur de l’éditeur de manuels de programmation O’Reilly media et du magazine Make, organisateur de Maker Faire, justifiait très vite dans un long billet son choix, tout en disant respecter la décision de Mitch :

Notre programme encourag[e] les écoles à impliquer davantage les enfants dans le “faire”, en créant des makerspaces et en fournissant un accès à ces outils pour les projets d’étudiants, et à utiliser Maker Faire pour diffuser plus de travaux d’étudiants.

Nous avons été motivés pour postuler à la bourse de la Darpa par la déclaration suivante qui faisait partie du programme Mentor : “un des plus grands défis auquel nous faisons face en tant que nation est le déclin de notre capacité à fabriquer des choses.”. Dr Regina Dugan, alors directrice de la Darpa.

“En tant que nation” : car le programme se limite aux écoles américaines, et tant pis si l’éthique hacker se fiche de la notion de frontière. Dale Dougherty met fin au passage à des “spéculations” qui ont circulé dans le milieu : oui, les logiciels seront bien développés en open source, c’est une exigence du programme ; non, le travail des étudiants ne sera pas la propriété de la Darpa ; oui, des militaires ont bien participé à Maker Faire à Detroit ; oui, ils travaillent avec la Nasa, le ministère de l’Education et la National Science Foundation parce que “si vous voulez travailler dans l’éducation, vous devez travailler dans le gouvernement.”

Tout en rappelant bien que les fonds de la Darpa ne représentent qu’une facette de leurs activités éducatives. Mais ce qui gêne Mitch Altman et bien d’autres, c’est que la Darpa fait partie du complexe militaro-industriel. Un point que Dale Dougherty n’évoque pas son article, comme le faisait remarquer un membre du hackerspace californien HeatSync sur la mailing list de hackerspaces.org. Ce qui lui vaudra de se faire traiter de “noble troll” (sic).

Ses arguments reviennent à dire “la fin justifie les moyens”. Il ignore les objections sur le complexe militaro-industriel, et nous rassure à la place en nous parlant d’open source. Pourquoi les militaires devraient financer l’éducation alors que les dépenses militaires ont été astronomiques mais les dépenses d’éducation fortement réduites cette dernière décennie ?

Dale Dougherty ne fait que botter en touche  :

Le MIT est connu pour avoir produit plus d’un hacker. Le MIT produit aussi des ingénieurs qui travaillent dans une multitude de champs, y compris dans l’armée. C’est vrai de toute université qui forme des scientifiques et des ingénieurs aux États-Unis.

Mathilde Berchon a un point de vue nuancé sur Dale Dougherty :

Il croit que ses idéaux sont si forts qu’ils ne se laisseront pas manger.

Bisounours

En face, on oppose aussi le côté Bisounours du “puriste” Mitch Altman, qu’il est facile de renvoyer à ses arguments plus blancs que blancs : si l’on suit son raisonnement, il ne faudrait plus utiliser Internet, qui est l’avatar moderne d’Arpanet, le réseau de communication a été mis en place pour relier les universités collaborant avec la Darpa. Il a donc un bon gros gène militaire.

Jerry Isdale, notre hacker enthousiaste à l’idée de recevoir des fonds de la Darpa pour le hacker space program y va de sa pique toujours sur la même mailing list, en mode jésuite mal dégrossi :

Désolé mais je suis un peu troublé par la décision de Mitch [qui va aussi ] se rendre en Chine et assister au Maker Carnival, etc. L’État  socialiste/communiste chinois, en tant qu’État socialiste/communiste, est très investi dans l’industrie, le tourisme, le secteur militaire et les occupation d’anciens pays, le Tibet par exemple. La Chine essaye d’améliorer sa sécurité intérieure et son armée grâce aux technologies occidentales. Aller en Chine est autant un soutien à la répression au Tibet qu’aller à Maker Faire l’est au département américain  de la défense.

Un mythe débauché par la Darpa

Ces échanges virulents, parfois violents, passionnés se poursuivront de visu. Mitch Altman a l’intention de faire un débat lors de la conférence HOPE #9 (Hackers on planet Earth), qui aura lieu à New York en juillet. Et il compte bien faire venir un vieux de la vieille qui en sait long sur le sujet : rien moins que Mudge, figure mythique débauchée par Darpa.

Petit retour dans le passé. En 1998, les membres du hackerspace le L0pht à Boston expliquent au Sénat américain qu’ils peuvent éteindre Internet en trente minutes. Parmi cette fine fleur des hackers tendance hardcore, on trouve Mudge, Peiter Zatko de son vrai nom, également membre du célèbre Cult of the dead cow. Loin d’être une provocation sans fond, il s’agit de mettre en garde le gouvernement contre les failles de sécurité informatique.

Mudge, comme d’autres hackers, continuera de collaborer avec l’État américain. À tel point qu’il travaille depuis 2010 pour Darpa, qui l’a embauché comme chef de programme pour la cybersecurité dans le cadre du projet Cinder (Cyber Insider Threat). Son objectif ? Empêcher qu’un nouveau WikiLeaks fasse des ravages. Il est aussi à l’initiative du programme Cyber Fast Track, lancé l’année dernière, qui fait ostensiblement de l’œil aux hackers. Visant des contrats courts, CFT opère en mode agile, avec un délai de sept jours pour donner le go à une proposition. Inutile de dire que le concept a fait parler de lui dans la communauté.

Crédit photos CC Flickr Paternité The U.S. Army, Orin Zebest et tibchris

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Hacker qui bat http://owni.fr/2012/02/06/mitch-altman-hacker-qui-bat/ http://owni.fr/2012/02/06/mitch-altman-hacker-qui-bat/#comments Mon, 06 Feb 2012 10:07:01 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=96851 hackerspaces, Mitch Altman incarne comme personne la Freeculture. ]]>

Mitch Altman au Chaos Communication Camp, Berlin, Août 2011

Quand il était petit, Mitch Altman ne s’aimait pas. Trop geek introverti, trop moche, trop queer. Aujourd’hui, la première chose qui frappe, c’est la sérénité qui se dégage de l’homme. Mitch est désormais une figure respectée du milieu hacker, ces bidouilleurs qui font un usage créatif des technologies. En accord avec lui-même, sûr de sa voie, qu’il trace en voyageant, en partageant infatigablement. Il était cette semaine à Rennes à Jardin numérique, où son improbable coiffure, mélange de Léo Ferré et de Nina Hagen, n’a pas effrayé les enfants qui ont participé à ses ateliers de soudure.

Dépression au-dessus du berceau

Avant d’afficher son beau visage confiant, Mitch Altman est passé par une longue période difficile. Chez les hackers, le partage est une notion centrale, alors aujourd’hui encore, Mitch parle de cette douloureuse expérience. Pas par narcissisme morbide . Suite au suicide de son ami Ilya Zhitomirskiy, un des fondateurs du réseau social libre Diaspora, il a lancé un appel. White hat, grey hat, black hat et blue hackers :

J’ai vécu la première partie de ma vie dans une profonde et totale dépression. Pas de joie, juste de la honte, de la haine de moi-même, de l’angoisse, de l’anxiété et de la peur des autres gens – une dépression profonde. Je sais ce que c’est qu’être dépressif. Je sais ce que c’est que de vivre en sachant et en croyant que le mieux que la vie puisse m’offrir, c’est la capacité de subir la douleur jusqu’à ce que je meure.  C’était la meilleure possibilité. Comme Ilya, je l’ai caché au monde du mieux que j’ai pu. Et la plupart des gens n’avaient aucune idée que j’étais dépressif.

“Beaucoup le connaissent comme le gourou de la soudure, mais il est aussi chaleureux et de façon tardive un porte-parole pour les gens qui se battent avec leur mal de vivre. La scène hacker est assez macho”, résume Koen Martens, hacker néerlandais qui a partagé avec Mitch une homosexualité difficile à vivre au début.

La solution à son mal de vivre, Mitch a mis des années à la trouver : vivre une vie qu’il aimait et donc vivre de ce qu’il aime, conformément à l’éthique hacker décrite par Pekka Himanen. Et celle passé par des choix, quitte à se tromper, encore un précepte fort chez les hackers : apprendre de ses erreurs. Son premier grand choix sera… d’éteindre la télévision à dix-neuf ans.

Je me suis rendue compte qu’en fait je ne l’aimais pas ! Et pourtant je la regardais des heures et des heures chaque jour. Alors je l’ai quitté. Subitement la vie est devenue différente. J’ai passé beaucoup d’heures plus déprimé. Mais aussi à la contempler. Ce fut vraiment difficile à gérer à l’époque, tous ces sentiments qui surgissaient, mais c’est ce qui se passe quand on renonce à une addiction.

La télé pourrit la vie, et il aimerait aider ses concitoyens à s’en débarrasser. Ce sera la TV-B-Gone, télécommande universelle avec un seul bouton, pour éteindre la machine infernale, créé en 2004. Des journalistes de Gizmodo l’utiliseront sans limite lors du Consumer electronic show (CES), ode annuelle à l’électronique où les écrans sont légion. La plaisanterie leur vaudra d’en être bannis. Aujourd’hui, cet outil à hacker les médias permet encore à Mitch de vivre. Et ne croyez pas qu’il a remplacé cette addiction pour une autre, l’Internet : il préfère s’en tenir éloigné dans la mesure du possible et se concentrer sur ce qui a fait sa réputation, le hack du hardware, c’est-à-dire des objets physiques.

“Je n’ai pas peur de me regarder en entier”

En pleine thèse d’électronique , nouveau sursaut, l’école l’ennuie. Il part voyager autour du monde et rencontrer des gens dont il se sent proche. Il finira par atterrir en Alaska, où il se réconciliera avec la joie de vivre. Après avoir annoncé à sa chef qu’il démissionne de son gagne-pain dans une usine d’assemblage de matériels de pêche.

Dans son cocktail gagnant, il faut ajouter des amis qui l’acceptent tel qu’il est – de vrais amis quoi-, une poignée d’antidépresseurs et une bonne dose de yoga, un point commun qu’il partage avec son compatriote John Gilmore, co-fondateur de l’Electronic frontier foundation (EFF), première association de défense des libertés numériques, créée en 1990 :

Je médite depuis que j’ai treize ans. Au début, je le faisais pour les mauvaises raisons. Je le faisais pour essayer et me “réparer” et bien sûr cela a fini par faire des noeuds dans mon pauvre esprit de treize ans. Maintenant, j’accepte tous les aspects de ma personne, même celles qui craignent. Je n’ai pas peur de me regarder en entier.

Réalité virtuelle dans la Silicon Valley

Après le grand froid, il repart aux États-Unis et s’installe à San Francisco, où il vit encore aujourd’hui. Hasard des connexions, il rencontre quelqu’un qui travaille dans ce qu’il appelle la “Silly valley” et fonde avec lui une start-up dans la réalité virtuelle, pionnier sans le savoir dans ce domaine en pleine expansion aujourd’hui. L’expérience est aussi fatigante qu’heureuse, à travailler avec des gens qu’ils aiment, dans une ambiance pleine de créativité, encore une notion clé de notre hacker.

Il finira par démissionner pour des questions éthiques : les militaires commencent à s’intéresser à la réalité virtuelle pour concevoir des simulateurs. Il apprend alors les joies lucratives du conseil, qui lui permet de travailler un peu et de faire ce qui lui plait le reste du temps. Mais ce mode de vie finit par lui laisser un sentiment d’insatisfaction.

Pas plus satisfaisante sera son aventure dans la société qu’il co-fonde en 1997, 3ware, toujours dans l’électronique. “Le pire boulot de ma vie”. Quand la boîte est revendue, pour 150 millions de dollars, il empoche 60 000 dollars et achète de quoi fabriquer 20 000 TV-B-Gone.

Bre Pettis, hacker connu pour avoir créé l

Je voulais plus qu’une vie OK, je voulais une vie que j’aime à fond (I wanted a life I totally fucking love), même si cela signifiait ne pas gagner d’argent du tout, afin d’avoir le temps découvrir les choses que j’aime vraiment. C’est ce qui finalement m’a conduit à fabriquer, produire et vendre TV-B-Gone. Ce qui a été le début d’une nouvelle étape de ma vie.”

Il crée donc une nouvelle société, Cornfield Electronics, qui sera la bonne.
L’intégrité qui l’a poussé à démissionner ne l’a pas quittée, alors que certains mettent de l’eau dans leur vin, pour des raisons variées, où la gloire et/ou l’argent ont leur part : Mudge, star du hackerspace L0pht rejoignant Darpa, l’agence de recherche et développement du département américain de la Défense, pour prévenir des WikiLeaks bis, grandes entreprises faisant leur marché lors de DefCon, un des grands raouts annuels de hackers.

Si les gens font d’abord cela pour de l’argent, ce n’est pas un choix très sage de leur part. Je ne m’autoriserais pas à dire à qui que ce soit ce qu’il doit faire ou pas. Mais j’aime encourager les gens à réfléchir à leurs motivations et à ce qu’ils aimeraient faire et le faire vraiment.

Récemment, il a écrit à Make magazine, le magazine de la communauté des makers (bricoleurs), avec qui il collabore de longue date :

je leur ai dit que je ne pourrais pas continuer de collaborer avec eux à Maker Faire car ils ont accepté une bourse de la Darpa. C’est une organisation fantastique qui a fait des choses géniales pour moi et plein d’autres gens, et continuera de le faire, mais je trouve extrêmement fâcheux qu’ils acceptent de l’argent de la Darpa. Ils n’ont pas besoin de cet argent. Ils en ont assez de la part de gens qui ont des motivations très fortes pour les aider.

Soudure avec les enfants

Sa société lui laisse donc le temps de voyager beaucoup, au point qu’il a conçu un passeport hacker, qu’il a tamponné abondamment. À Rennes, aux côtés de John Lejeune de Hackable devices, les pionniers français de l’open hardware, il a transmis son savoir. “Hey Mitch can you help me la patte ?” (à lire avec un accent à trancher au couteau), interroge Emmanuel, un jeune homme membre de l’association d’éducation populaire scientifique Les petits débrouillards. “Le patte say la plus long positive… “ (accent tout aussi épais). Mais ce n’était pas un problème de polarité mais de patte mal logée dans le circuit. Mitch lui refile son astuce : il ne suffit pas de chauffer la patte en la poussant, il faut aussi rajouter du fil d’étain pour que la chaleur soit conduite plus vite.

Quand il n’est pas en déplacement, soit une petite moitié de l’année, il partage aussi son savoir-faire en électronique à Noisebridge, le hackerspace de San Francisco qu’il a co-fondé en 2008 avec Jacob Appelbaum, figure du logiciel libre et un des artisans du projet TOR, qui vise à naviguer de façon sécurisée et confidentielle sur Internet.

À Noisebridge, on y soude tous en rond.

L’utopie au pouvoir

Mitch est super cool, Mitch n’a pas d’ennemis, Mitch vit de ce qu’il aime mais Mitch peut aussi passer pour un geek utopique petit blanc. Il pense sincèrement que tout le monde peut atteindre cet équilibre, en injectant une dose de décroissance qui n’aurait pas déplu à Aristote et ses besoins non utiles et non nécessaires. Sans tomber dans le discours Bisounours :

Malheureusement, tout le monde n’a pas tant d’opportunités disponibles, c’est même plutôt le contraire, avec les guerres, les dictatures, les gens pauvres, l’absence de structures… Afin d’avoir une vie que vous aimez, il faut adopter un mode de vie basique, avec les besoins nécessaires de tout animal sur Terre (abri, nourriture). Tout le monde n’a pas ces choses basiques. Par nature, nous sommes des animaux sociaux. Nous avons besoin les uns des autres non seulement pour survivre mais pour nous développer. Pour aimer quelque chose, nous avons besoin d’amis, nous avons besoin des gens que nous aimons.

Et bien sûr, les hackers ont un rôle à jouer, éminemment politique au sens noble. Fidèle à la doocracy des hackers, faire plutôt que dire, il s’est ainsi rendu en Egypte cet automne à l’occasion de Maker Faire Africa, lançant un appel au développement des hackerspaces en Afrique. La valise pleine de fers à souder bien sûr, qui ont chauffé sec. Et rebelote en avril, direction la Chine. Il n’est pas inquiet que l’État soit derrière certaines initiatives : “j’espère que le gouvernement chinois se hackera lui-même.”


Vous pourrez rencontrer Mitch Altman à Paris la semaine prochaine :

- le mardi 7 février : atelier Arduino pour les débutants, organisé par Fabelier au CRI de 19 heures à 22 heures.

- le mercredi 8 février : projection-débat sur l’artivisme et le médiactivisme, organisée par l’association des citoyens cyber-journaliste à la Maison des Associations du 14ème arrondissement


Photos par Bre Pettis/Flickr (nc by) et maltman23/Flickr (by sa)
Portraits de Mitch Altman par Ophelia Noor pour Owni et Alexander Klink/WikimediaCommons (CC-by)

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