OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Leroy-Merlin se paye les labos citoyens http://owni.fr/2011/09/23/leroy-merlin-se-paye-les-labos-citoyens/ http://owni.fr/2011/09/23/leroy-merlin-se-paye-les-labos-citoyens/#comments Fri, 23 Sep 2011 10:01:42 +0000 Sabine Blanc http://owni.fr/?p=80095

Imaginons : il s’appelle Jean, il pousse les portes de son Leroy-Merlin avec en tête un plan de bibliothèque spéciale bandes dessinées. Direction le fab lab (pour fabrication laboratory, c’est-à-dire un lieu citoyen ou universitaire, non lucratif, dédié aux fabrications d’objets). Dans cette mini-usine, une équipe dédiée l’accueille et met à sa disposition des machines-outils assistées par ordinateur. Dimension, matériau, elle l’aide à modéliser le meuble de ses rêves grâce à un logiciel de Conception assistée par ordinateur (CAO). Puis fraiseuse à commande numérique (CNC dans le jargon pour computer numerically controlled), tournevis et autre marteau entrent en action. À la fin de la journée, Jean ressort tout fier avec son meuble.

Pour l’heure, Leroy-Merlin ne dispose pas encore de fab lab, l’idée intéresse de plus en plus le groupe Adeo, dont la chaîne de magasins de bricolage fait partie. « Nous avons mis un petit groupe de travail dessus », explique Michel Fargeon, directeur métier en charge des Produits et Achats et de la Supply Chain de ce groupe fort de 80.000 salariés dans 24 entreprises, présents dans onze pays.

Le comité de direction emmené en visite

Le manager a découvert ce concept à l’occasion d’une discussion avec Jean-Michel Cornu, directeur scientifique de la Fing (Fondation Internet Nouvelle génération) : « cela m’avait intéressé, je m’étais fait une petite recherche à titre personnel, j’avais compris ce qu’il y avait derrière. Puis Jean-Michel Cornu, avec qui j’avais continué la discussion, m’avait invité à une réunion à la Cité des Sciences en décembre dernier pour promouvoir en France les fab labs, le projet Fab Lab Squared de la Fing, et d’autres personnes. »

En juin dernier, son comité de direction s’est rendu en Hollande, pour visiter le FabLab d’Amsterdam, le Protospace d’Utrecht et le FabLab truck qui, comme son nom l’indique, transporte dans un camion tout le matériel nécessaire.

Puis en septembre, Fab Lab Squared et la Fing ont longuement présenté les fab labs aux cadres du groupe, raconte Michel Fargeon, pour qu’ils « sachent ce que c’est, soit pour s’y intéresser à titre personnel, soit pour voir ce qu’on pourrait en faire à titre marketing, et pas uniquement marketing, à titre professionnel dans le groupe. »

Une explosion des messages sur le sujet dans leurs réseaux sociaux d’entreprise

Une présentation qui a fait son effet et pourrait se concrétiser vite, même si Michel Fargeon prend sans cesse des pincettes quant au timing et à la mise en œuvre : « Nous sommes au milieu du gué, ceci dit nous sommes un groupe très décentralisé, avec plutôt une culture d’entreprise qui laisse l’initiative sur l’ensemble des cadres et pas sur les cadres du groupe, on présente les idées pour voir si quelques-uns ont envie de les prendre. Si c’est le cas, et cela semble l’être, dans nos réseaux sociaux d’entreprises, cela commence à se cristalliser puisqu’on a une explosion des messages, cela ira peut-être très vite, on ne va pas mettre non plus des millions d’euros, ça pourrait se faire en une semaine. Si vraiment on la volonté, et ça a l’air, cela pourrait s’accélérer, on peut imaginer dans les 6 à 8 mois. [...] Je vois dans le Nord, parce qu’on réfléchit quand même à en créer un, et puis si ça marche pas on le ferme… »

Si les cadres sont enthousiastes, c’est que l’intérêt est évident, furieusement tendance en cette période de remise en question du modèle de société basé sur la consommation et d’intérêt porté à l’environnement.

Cela correspond un peu à notre clientèle qui aime s’exprimer personnellement, et à une de nos stratégies-clés de fond, le développement durable, l’idée que l’on peut réparer plutôt que jeter, c’est pour offrir un choix à nos clients.

Mais un fab lab, par nature, de ce que j’ai compris et de ce qui nous plaît, ne sera pas forcément un outil marketing, mais plutôt un outil pour nos clients. Je ne veux pas être diminutif pour les fab labs mais on offre le café le matin parce qu’on a une relation-client, pour leur donner des ouvertures, nous leur faisons des écoles de formation, on les invite une journée, ils peuvent fabriquer un nichoir ou apprendre à carreler.

De la même façon, dans cette phase marketing, il nous paraît intéressant d’ouvrir des fab labs dans des magasins. C’est sûr qu’en laissant libre cours à l’imagination de nos clients, il y aura probablement des idées qu’ils voudront développer et on pourra les aider.

Ces « cadeaux » qui donnent une image sympathique de l’enseigne sont un moyen d’attirer le chaland dans les rayons, et en particulier leurs fidèles, ceux qui apportent l’essentiel du chiffre d’affaires. Les fab labs pourraient être utilisés de la même façon. Notre Jean du début pourrait tout à fait acheter au passage du vernis, des cales-livres et des lingettes à dépoussiérer pour son étagère. Voire payer l’heure d’utilisation, en sachant que si tout le groupe s’y met, ils pourront bénéficier de tarifs inférieurs, grâce aux économies d’échelle sur l’achat groupé de machines. Et puis acheter aussi les matériaux à l’enseigne.

De fait, la charte des fab labs n’interdit pas formellement un usage commercial : « Business : des activités commerciales peuvent être incubées dans les fab labs, mais elles ne doivent pas faire obstacle à l’accès ouvert. Elles doivent se développer au-delà du lab plutôt qu’en son sein et de bénéficier à leur tour aux inventeurs, aux labs et aux réseaux qui ont contribué à leur succès. »

Permettre aux chefs de produit de mettre la main à la pâte facilement

Le second intérêt est interne. Les chefs de produits pourraient avoir là un outil pour avancer en mode agile sur les projets : « Il m’a paru intéressant, éventuellement en complément de tech shops [en], que des chefs de produit passionnés par leur produit puissent avancer dans des idées, avant de les fabriquer et de rentrer dans une phase professionnelle, au sens brevet, etc, ce qui n’est pas le cas des fab labs. Créer de l’imagination et avoir un contact physique avec la création de produits et de design pour la décoration. Nous pourrions les mettre par exemple à notre siège social, où beaucoup de chefs de produit du monde entier viennent. »

Autre possibilité que nous ajoutons, Adeo pourrait servir d’incubateur de projet. Le groupe accompagnerait les créateurs là où ils sont compétents, la commercialisation, le marketing, ce serait gagnant-gagnant. L’idée : multiplier les success story à la DODOcase, une pochette pour iPad conçue dans un tech shop, devenue un best-seller. Et sans aller jusque-là, les fab labs pourraient aussi servir d’observatoire pour sentir les nouvelles tendances, à moindre frais. Le lieu permettrait de recréer du lien entre l’amateur et l’ingénieur.

Le flou de la charte permet au groupe d’envisager ce large éventail d’usages, même si Michel Fargeon s’en défend : « nous n’allons pas l’utiliser comme un labo de recherche-développement, ça nous savons faire, nous avons des fournisseurs avec des machines à prototyper. Je ne sais même pas ce que l’on gagnerait à faire de la recherche avec un fab lab. Si nous nous y mettons, nous ne détournerons pas les valeurs, mais dans le cadre de ces valeurs. Ce qui nous plaît, c’est l’idée que l’on puisse s’exprimer personnellement, par rapport à d’autres façons, dans un monde où on est tout le temps devant un écran, créer un produit, en étant un peu lyrique, de créer la planète. » EDP, l’équivalent portugais d’EDF, a ainsi ouvert l’année dernière un fab lab ouvert [en], à titre expérimental, pour voir ce qui pourrait en sortir. Une démarche qui rappelle les pratiques d’un Google par exemple : l’entreprise laisse du temps libre à ses équipes pour développer des projets. Gratuite sur le papier, la démarche peut aussi avoir un aboutissement lucratif.

En revanche, « la communauté pourrait faire défaut », estime Nicolas Lassabe, du fab lab Artilect à Toulouse, alors qu’elle doit être le noyau central où se passe l’échange, l’entraide : « je pense que l’accent serait mis sur l’aspect service, en proposant par exemple un catalogue de produits à fabriquer. Ils ne toucheront pas les mêmes publics. » A contrario, on peut avancer que les clients hyperfidèles constituent déjà une communauté.

Une “révolution” qui conserve le business model

Là où le public des fab labs, makerspaces, hackerspaces et autres lieux hantés par les adeptes du Do It Yourself, (DIY pour “fais-le toi-même”) et de la bidouille se passerait volontiers des zones commerciales, Michel Fargeon adopte un discours beaucoup plus mesuré. Entrer dans une nouvelle ère, vivre une véritable révolution induite par cette technologie disruptive, il ne faut pas pousser :

Je pense que c’est une révolution mais pas disruptive, dans le sens où on arrêterait d’acheter des produits chez les fabricants, où on aurait un fab lab et un jardin ou bien un fab lab de quartier pour faire nos produits industriels et nos légumes, ce n’est pas aussi simple que ça. Même dans dix ans, la spécialisation du travail, une rupture que l’on a connue depuis le néolithique, perdurera, un expert est plus fort qu’un amateur. Elle est disruptive dans une autre façon de voir la vie, les loisirs, le rapport aux objets, cela fait quelques années que les gens prennent leur distance avec le modèle de la consommation.

Il ne faudrait quand même pas scier la branche sur laquelle le groupe est assis d’un coup de découpeuse laser.

Image CC Flickr Pas d'utilisation commercialePartage selon les Conditions Initiales Letsevo et PaternitéPas d'utilisation commercialePas de modification Tom Herbert Ravioli

À lire aussi : Imprimer le réel à portée de main ; Les fab labs capitalisent

Rendez-vous : FabLab Toulouse Conference du 20 au 23 octobre prochain.

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Espagne Labs: inventer la démocratie du futur http://owni.fr/2011/06/06/espagne-labs-inventer-la-democratie-du-futur/ http://owni.fr/2011/06/06/espagne-labs-inventer-la-democratie-du-futur/#comments Mon, 06 Jun 2011 07:14:06 +0000 Ophelia Noor http://owni.fr/?p=66317 Ne croyez pas que le mouvement espagnol s’étiole, bien au contraire ! Il entend passer à la vitesse supérieure, conscient de ses défauts et de ses qualités, et des décisions nécessaires à prendre pour avancer, sur le plan de l’organisation et de la logistique. La révolution, le changement, sont dans la rue et sur les places des quartiers. Mais c’est aussi sur les réseaux que se joue la partie la plus intéressante du mouvement, lancé par la manifestation du 15 mai dernier.

¡HackSol!

Dès la formation d’acampadasol et dans les jours qui suivent, les hackers de Madrid décident de prêter main forte au mouvement. Ils créent rapidement les outils de base qu’ils mettent à disposition de leurs compagnons comme les deux blogs Wordpress tomalaplaza et tomalosbarrios. Dans le bar du Patio de las Maravillas, rempli de lycéens bruyants, Dani raconte la naissance du collectif :

Le groupe Hacksol a surgi de lui-même de l’acampadasol. Nous nous sommes très vite rendus compte à l’ampleur du mouvement, qu’il y aurait une montagne de choses à gérer au niveau technologique.

Le patio est un centre social et culturel autogéré, dans le quartier de Malasaña, berceau de la movida espagnole. L’immeuble est désaffecté, tout en travaux inachevés. Certains étages sont vides, d’autres accueillent des services sociaux, des réunions de quartier ou d’association, des ateliers artistiques, des cours d’espagnol ou des projections de films. Hacksol réunit également des programmeurs, des graphistes et des étudiants dont une partie sont au chômage. Les hackers apportent au mouvement leur expertise technique, numérique, et gèrent les infrastructures web du mouvement, des serveurs aux listes de courrier.

Dani me présente à ses compañeros, Antonio et Charlie, hackers de leur état, dépassés par les évènements mais jamais à court d’idées et de ressources. Le nombre de participants sur le réseau monté par les hackers a quadruplé, les serveurs ont chauffé, et ils ont vite été débordés. L’extension du mouvement dans la rue en Espagne et à travers le monde, se reporte sur le web. La nécessité de transposer cette intelligence collective sur le réseau est devenue une priorité.

“Mettre l’intelligence collective sur le réseau”

Ils expliquent :

A partir de ces constatations, il a fallu repenser le réseau que nous avions construit dans l’urgence et créer de nouveaux outils.

Le blocage sur la levée du campement de l’assemblée de Sol les a également poussé à se poser la question de la prise de décision et du vote avec les commissions. La création d’une sous-commission de Hacksol, le groupe VOX, composé de programmeurs, de juristes spécialisés dans le droit sur Internet, de sociologues et de politologues ainsi que de toute personne souhaitant participer, sera chargée de penser et de développer les outils de la démocratie du futur et de changer et améliorer les processus de décision actuels. Pas simple mais passionnant, et entre les mains de tous les citoyens.

La particularité de notre génération de hackers à Madrid, est de s’être mêlés à la population depuis toujours. Nous ne sommes pas inaccessibles, au contraire ! Cela fait 15 ans que nous partageons nos connaissances avec les centres sociaux et associations culturelles de quartier, à travers le montage d’infrastructures web et d’ateliers de formation.

Antonio nous écoute parler en tapant sur son mini ordinateur couvert de stickers. Il dit qu’il croit au changement, mais pas à la révolution. “Les révolutions entraînent beaucoup de morts et aujourd’hui nous avons les outils pour agir pacifiquement et obtenir ces changements.” L’Espagne serait-elle le laboratoire numérique de la démocratie demain ? Dani embraye : “Nous nageons en pleine expérimentation, c’est la première fois que des millions de personnes dans un pays et dans le monde se réunissent autour d’une même cause, pour une démocratie réelle et participative, pour changer le système actuel.” Et Tonio d’ajouter, en souriant :

Hemos entrado en el Madrix

Adieu Facebook, Twitter et Google : hola les outils alternatifs

Antonio a beau avoir l’air nonchalant il ne cesse de s’activer sur son ordinateur. Dans les cartons, le développement d’outils web, sous licence libre et open source, bien sûr, pour relier toutes les assemblées entre elles, au niveau local et national, avec les plateformes comme tomalosbarrios, mais aussi au niveau mondial avec une plateforme dédiée, Take the Square. En cours de finalisation, un téléphone 100% voIP permettra de se connecter dans le monde entier, gratuitement et d’envoyer des sms en masse. Un Skype de la culture libre, dont la béta est déjà prête, et développé avec le logiciel Linux Asterisk qui permet d’installer des centrales téléphoniques. Des listes de discussion et des Pirate-pad pour remplacer respectivement les google ou yahoo groups/documents. Et surtout, un réseau social alternatif et citoyen qui permettra de passer au-dessus de Facebook et Twitter.

Les deux premiers seront utilisés pour la communication extérieure seulement, comme une vitrine. Mais le plus important, les discussions des assemblées, les prises de décisions, les groupes, les comptes rendus, passeront par un autre réseau social, non commercial, du nom de N-1 créé par et pour la communauté, par le réseau Lorea qu’OWNI avait rencontré au Hackerspace de Toulouse la semaine précédente. N-1 a été développé avec le moteur de réseaux sociaux Elgg avec dans l’idée d’avoir toujours ses propres plateformes et de contourner les réseaux sociaux commerciaux. Tout en continuant à les utiliser intelligemment… L’idée est bien de parvenir à une certaine autonomie technologique et que ces outils servent de base à d’autres assemblées dans le monde.

Madrid fourmille d’idées et l’Espagne de hackatons en série. Le premier commence cette semaine à Madrid avec des développeurs de Lorea venus prêter main forte à l’équipe madrilène. Un quatrième hacker, Luca, venu d’un hacklab italien et qui a passé quelque temps à Barcelone, compte s’installer à Madrid dès cet été, “au cœur de la révolution démocratique”.

Les hackers sortent de l’ombre

La nuit est tombée sur Madrid, le patio de las maravillas est rempli de monde. Il est temps de se diriger vers Sol, où les quatre hackers ont rendez-vous avec quatre personnes de l’acampadasol, de la commission communication, pour préparer la grande assemblée générale du lendemain soir. Une cinquantaine d’acampadas d’Espagne, et des acampadas internationales [#interacampadas]. Sur la place de la puerta del sol, toutes les tentes sont occupées et le petit groupe se repli sur une cafétéria à moitié vide, d’une rue adjacente. Les quatre filles et les quatre garçons discutent pendant plus de deux heures, et point par point, l’échange se fait entre les besoins concrets des assemblées de quartier et les propositions de Hacksol pour améliorer le système actuel. Pour la première fois demain, les hackers se présenteront officiellement à tout le monde et auront l’opportunité d’expliquer le fonctionnement et le but des outils mis en place sur Internet.

Le lendemain, après l’assemblée de quartier Los Austrias à la Latina, direction la Tabacalera, un autre centre culturel autogéré dans le quartier populaire de Lavapiès, au sud de la place Sol. Le bâtiment est imposant, la hauteur de mur sous plafond doit bien atteindre sept ou huit mètres, des bâches en plastique font office de rideau entre les différentes pièces. Ici une scène musicale, là un atelier de peintre, et dehors, des jongleurs, un potager, des installations d’artistes. Dans le hangar à côté, les acampadas sont en réunion depuis deux heures. 100 à 200 personnes se trouvent sur le site, donnant au lieu des airs de Demeure du Chaos.

Cliquer ici pour voir la vidéo.

À la recherche de l’autonomie technologique, Hacksol entre en scène sur les coups de 19h00, dans la nave trapecio, un grand hangar qui sert de salle de réunion. Ils font œuvre de pédagogie, expliquent la nouvelle organisation et les buts recherchés : décentraliser le mouvement – Madrid ne sera plus le point de passage obligé – et se répartir la charge sur la gestion des infrastructures web.

Chaque ville devra se mettre en contact avec des programmateurs ou des hackers de confiance. La red tiene que ser libre, tiene que ser nuestra (le Net doit rester libre, il doit nous appartenir)

Sont également abordées les questions juridiques et financières. Qui va payer pour les serveurs ? Qui sera responsable de la base de données des utilisateurs du réseau N-1 auprès de la Commission gouvernementale de la protection de données ? Qui prendra la responsabilité juridique des contenus publiés sur le réseau ?

Vient le tour des questions, où chaque acampada de Séville, Malaga, Algeciras, Oviedo, Donosti – et d’autres villes encore – fait part de ses besoins, mentionne les outils qu’elles utilisent déjà et en propose d’autres. La question du design des sites par exemple, est abordée par plusieurs acampadas et très rapidement, la décision est prise de mettre en place une coordination nationale des graphistes et des webmasters, avec une liste de discussion sur le modèle de celle qui existe déjà pour les programmeurs. Le représentant d’Algeciras invite même Hacksol à faire des ateliers de formation au web sur la plage pendant que celui d’Asturie précise qu’ils ont développé une application de co-voiturage qui pourra être mise à disposition de tous. Un autre propose d’utiliser des plateformes de crowdsourcing pour financer les coûts technologiques. L’ambiance est à la fois studieuse et bon enfant. L’assemblée prendra fin sur les coups de 23h00.

Ils ont bien en tête que les infrastructures et outils qui sont développés maintenant doivent pouvoir servir à tous, en Espagne et dans le monde entier. Pour eux il est évident que le mouvement va s’étendre et que les places vont se coordonner entre elles. Et que le changement viendra.


Photos et vidéos, Ophelia Noor pour Owni /-)

Image de Une par Voces con Futura

Retrouvez notre dossier sur la démocratie réelle en Espagne.

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