OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Flipboard, PostPost… Après les agrégateurs, voici les “social-magazines” http://owni.fr/2010/12/17/flipboard-postpost%e2%80%a6-apres-les-agregateurs-voici-les-%e2%80%9csocial-magazines%e2%80%9d/ http://owni.fr/2010/12/17/flipboard-postpost%e2%80%a6-apres-les-agregateurs-voici-les-%e2%80%9csocial-magazines%e2%80%9d/#comments Fri, 17 Dec 2010 14:59:28 +0000 Benoit Raphaël http://owni.fr/?p=39365 La proximité, la personnalisation de l’info : deux graals des médias qui obsèdent les éditeurs depuis longtemps. Avant, on parlait de cible : mieux cibler pour mieux adapter ses contenus aux lecteurs. Puis Internet est arrivé et  on s’est mis à parler d’algorithme, de flux RSS et, plus récemment, de social graph. Quelles sont ces étapes et où en est-on aujourd’hui ?

1- Il y a eu le mythe de la configuration : je peux configurer mon média pour ne recevoir que les informations sur les sujets qui m’intéressent. Idéal sur le papier, plus compliqué online. Parce que 1) les internautes n’aiment pas perdre du temps à configurer 2) ils aiment aussi être surpris.

2- Il y a eu l’invasion des agrégateurs : si je ne peux pas personnaliser, je peux par contre aider l’utilisateur qui ne se retrouve plus dans un seul média mais à travers une multitude de contenus éparpillés sur la toile. Google News est arrivé avec ses contenus sélectionnés par algorithmes. Ce n’était pas un média personnel, mais il s’affranchissait des frontières des marques pour proposer une agrégation basée sur la pertinence et la popularité octroyées par les foules. Le filtre des foules a ses vertus : ce qui intéresse la majorité est susceptible de me toucher. Dans le même esprit, Digg.com, puis Wikio, ont creusé ce filon du média personnalisé par la communauté : les utilisateurs pouvaient voter pour hiérarchiser les contenus.

3- On est encore loin du média idéal et centré sur mes besoins, même si le filtre des foules a ses vertus. À côté des agrégateurs algorithmiques, on a vu apparaître les lecteurs de flux RSS. Idéal, encore une fois, sur le papier : chaque média produit un flux de syndication (RSS) auquel je m’abonne, sur lequel je peux appliquer une taxonomie (je classe mes flux par thématiques), ce qui me permet de me créer mon média personnel. Netvibes a été le plus beau représentant de ces méta-médias qui s’affranchissaient de la hiérarchisation traditionnelle. Google Reader a repris le concept, mais en l’intégrant dans une logique de flux, plus adaptée aux usages du moment. Problème : configurer ses flux reste une activité lourde. Il faut faire un effort (et savoir ce qu’est un flux RSS).

4- Avec l’émergence des médias sociaux, le web a franchi une nouvelle ère : on est passé de l’agrégation par algorithmes ou par configuration de flux, à la recommandation. Sur Twitter et Facebook, les utilisateurs se sont naturellement mis à partager des liens vers des contenus susceptibles d’intéresser leurs “amis” ou leurs “followers” (abonnés Twitter). C’est une nouvelle révolution : un contenu partagé par un ami a bien plus de valeur qu’un contenu sélectionné par un algorithme, ou par un journaliste. Le phénomène a pris tellement d’ampleur que, grâce aux API (interfaces) délivrées par ces médias sociaux, des acteurs tiers se sont mis à créer des médias reconstituant les contenus sur la base des liens partagés.

5- On les appelle les social-magazines : paper.li (qui a remporté un prix lors du dernier “LeWeb”) ou  Twittertim.es recréent un média personnel sur la base des contenus partagés par Twitter. Plus récemment, PostPost, s’appuie exclusivement sur votre communauté Facebook (depuis, Paper.li s’appuie aussi sur Facebook). Résultat, un Google News de proximité : la proximité sociale. Un média exclusivement constitué des articles, vidéos et photos, que vos amis ont trouvés intéressants.

Dans le même esprit, Flipboard est allé encore plus loin. Lancé en juillet dernier, ce e-magazine est disponible uniquement sur iPad sous la forme d’une application. Il combine expérience utilisateur, laquelle reproduit le feeling et la mise en scène de qualité d’un magazine (on tourne les pages, on met en scène les images, on joue sur le “beau”) et proximité sociale des contenus. Flipboard ne se contente pas seulement de mettre en scène des liens, il intègre également des infos plus personnelles partagées par vos amis : photos de vacances, statuts, commentaires. Et nous interroge à nouveau : qu’est-ce que l’info, quelles sont ses frontières ?

Le scope de l’offre média élargi aux experts

Flipboard élargit également le scope de son offre média en sortant du seul cercle d’amis : le magazine propose des contenus sélectionnés par des experts via Twitter, et les organise en rubriques thématiques comme le high-tech, la mode ou la gastronomie. Au lecteur d’ajouter les sections qui l’intéressent.

Plus récemment encore, la société a passé des accords avec des médias comme le Washington Post ou All Things Digital (Wall Street Journal) pour qu’ils soient présents sur l’application et proposent leurs contenus à travers l’expérience unique Flipboard. Un peu comme on créerait une page Facebook. Désormais, il faut aussi être sur Flipboard. Think distributed !

Mike McCue, le fondateur de Flipboard voit très loin : son ambition est de dépasser l’environnement Twitter et Facebook pour embrasser le RSS (Google Reader notamment) et d’autres sources, a-t-il confié à Gigaom. Et ouvrir la voie à un nouveau business model : un nouveau genre de modèle publicitaire qui combinerait le style traditionnel du magazine avec l’expérience de personnalisation.

Et, évidemment, Flipboard parie beaucoup sur le langage HTML5 (utilisé sur les navigateurs web prochaine génération) qui, sur mobiles et tablettes notamment, devrait révolutionner l’expérience utilisateur dans les prochaines années.

Billet initialement publie sur La Social NewsRoom

Image CC Flickr John Federico

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Le nouvel âge de l’info personnalisée http://owni.fr/2010/08/12/le-nouvel-age-de-l%e2%80%99info-personnalisee/ http://owni.fr/2010/08/12/le-nouvel-age-de-l%e2%80%99info-personnalisee/#comments Thu, 12 Aug 2010 15:40:13 +0000 Benoit Raphaël http://owni.fr/?p=24499

Si vous avez un peu de temps ces jours-ci, je vous invite à lire ce long mais passionnant article de Mashable sur l’impact des réseaux sociaux sur la personnalisation de l’info.

Un état des lieux qui s’appuie sur l’indispensable étude de Pew Internet sur la consommation d’infos des internautes.

Le sujet n’est pas nouveau. Cela fait des années que l’on parle de personnalisation de l’info. L’idée, à l’époque (il y a 4 ou 5 ans) était de s’inspirer des algorithmes de suggestion de contenus utilisés par Amazon pour les livres, iTunes ou Pandora (non disponible en Europe) pour la musique.

Construire ce type d’algorithme, mais surtout le rendre pertinent, n’était pas simple. L’affaire n’est guère allée plus loin que l’implémentation de modules de suggestion de contenus contextualisés à côté de l’article lu par l’internaute. Vous avez aimé cet article, vous aimerez ceux là… Une fonctionnalité démocratisée avec l’arrivée des tags.

Plus simple: la possibilité donnée aux internautes de configurer directement leur média, ce qu’ils ne faisaient guère…

A l’ère de Google, la personnalisation passait surtout par le moteur de recherche: je cherche l’info qui m’intéresse via Google, et je me laisse guider. Bien personnaliser voulait surtout dire: être bien référencé.

Avec l’irruption des réseaux sociaux dans la vie des internautes, la donne a changé. 75% personnes qui lisent leurs infos en ligne les reçoivent via les réseaux sociaux ou les emails, selon Pew Internet.

Bien personnaliser veut toujours dire être trouvé, mais à travers les recommandations des amis de l’utilisateur.

Michael V.Copeland exprime très bien ce “shift” dans la distribution de l’info dans le dernier numéro du magazine Fortune consacré à Google: Lorsque vous vouliez acheter une paire de chaussures vous tapiez la requête dans Google. Aujourd’hui, de plus en plus d’internautes posent simplement la question à leurs amis sur Facebook ou Twitter: “Quelles sont les meilleures chaussures pour courir ?”.

La nouvelle façon de distribuer des infos personnalisées aux lecteurs consiste donc aujourd’hui à proposer à côté des suggestions habituelles (par tag ou géolocalisation), ce que vos amis ont lu sur le média. C’est ce que font très bien le HuffingtonPost depuis plus d’un an avec leurs social news et, plus récemment, le Washington Post qui affiche les recommandations de lecture de vos amis Facebook. Il suffit de permettre aux utilisateurs de se connecter sur le média via Facebook Connect ou Twitter Connect.

Ce type d’intégration est aujourd’hui facilité par le bouton “iLike” de Facebook, et désormais le “Twitt Button” de Twitter.

D’autres médias, nouvellement arrivés, vont plus loin. Sur iPad, Pulse et Flipboard recréent un journal personnel à partir des liens partagés par vos amis sur les réseaux sociaux.

Le problème de ce genre de personnalisation, comme celle uniquement basée sur vos recherches Google, sur l’analyse de votre navigation ou sur vos propres réglages, est double:

- Elle limite l’ouverture vers d’autres contenus et la surprise.

- Mais surtout, elle n’est pas satisfaisante à 100% pour le lecteur : les contenus non-professionnels (blogs, youtube…) ne sont pas vérifiés, ce qui limite leur valeur même lorsqu’ils sont partagés par des “amis”. Restent les contenus des médias, moins variés mais vérifiés. Sauf que le simple fait qu’ils aient été lus par mes amis ne suffit pas à les rendre pertinents. Il faudrait, de plus, pouvoir installer une hiérarchie chez mes amis: certains sont compétents pour me recommander tel type de contenus, d’autres moins.

L’idéal serait de parvenir à mixer l’ensemble de ce qui fait la valeur d’un contenu pour chaque internaute:

1) La recommandation de mes amis, mais en mesurant la pertinence de chacun d’eux.

2) L’adaptation du contenu à mes requêtes Google.

3) L’adaptation du contenu à partir de mon historique de navigation et de recommandations, mais aussi à partir de l’historique de mes amis.

4) La possibilité pour l’internaute d’intéragir avec l’offre (réglages, boutons “ça m’intéresse, ça ne m’intéresse pas”).

5) Le choix éditorial d’une communauté ou d’une rédaction avec laquelle je me sens en affinité. Oui, la hiérarchisation éditoriale, ça marche toujours !

6) La NewsRoulette: parce que la troisième tendance après la recherche et la recommandation sociale, c’est… le hasard. Un usage révélé par le phénomène Chatroulette, mais aussi le service “StumbleUppon” qui mêle réseau social et randomisation des contenus.

Les internautes ne s’intéressent pas moins aux infos qu’avant, c’est la façon de les consommer qui a changé.

Illustration CC FlickR par Gabriele Lopez

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