OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Les monnaies sociales: et si on arrachait aux banques le privilège de la monnaie ? http://owni.fr/2010/12/03/les-monnaies-sociales-et-si-on-arrachait-aux-banques-le-privilege-de-la-monnaie/ http://owni.fr/2010/12/03/les-monnaies-sociales-et-si-on-arrachait-aux-banques-le-privilege-de-la-monnaie/#comments Fri, 03 Dec 2010 07:43:51 +0000 TAOA (There are other alternatives) http://owni.fr/?p=37321 La croissance du PIB reflète-elle le bien-être de notre société ? Notre richesse se mesure-t-elle à notre compte en banque ? Fin 2009, une amie nous prête le livre de Patrick Viveret, « Reconsidérer la Richesse », sa bible nous dit-elle, elle deviendra aussi la notre…

Patrick Viveret critique le PIB, expliquant que cet indicateur est complètement inadapté aux grandes questions sociales et écologiques, voire qu’il est même contreproductif ! Même si la plupart de nos responsables ne se fient qu’à sa croissance, le PIB n’est pas vraiment la meilleure boussole ! Il se moque de la nature et de l’impact des activités qu’il additionne pourvu que celles-ci génèrent des flux monétaires. Il comptabilise positivement toutes les destructions. Aussi aberrant que cela puisse paraître, les catastrophes comme la vache folle, l’Erika ou encore les accidents de la route sont alors de vraies bénédictions pour notre Produit Intérieur Brut !

Une unité de mesure devenu objet de spéculation

Patrick Viveret poursuit sa critique avec le système monétaire.

L’argent est le nerf de la guerre, il régit notre monde ! Or le droit de créer de la monnaie a été transféré aux banques à travers l’émission de crédits, sans véritable débat démocratique. Pourquoi une communauté ne pourrait-elle pas produire elle-même l’argent dont elle a besoin ? Après tout, la monnaie n’est qu’un moyen de paiement scellant un « accord » entre 2 parties. C’est une unité de compte qui ne devrait pas avoir de valeur en soi.

Comme les mètres ou les kilos, la monnaie est un étalon qui permet d’additionner des éléments hétérogènes et ainsi multiplier les échanges. Mais au lieu d’être un simple moyen au service de la création de richesses, la monnaie est devenue un bien, un bien privé qui a lui-même de la valeur, objet de compétition, de spéculation, de thésaurisation. Et c’est ainsi qu’on finit par penser que la richesse se mesure à son compte en banque….

Parmi les solutions proposées par Patrick Viveret, les monnaies sociales ! Pour la première fois, nous découvrons cette expression originale qui associe deux termes à priori assez antinomiques.

Les monnaies sociales : point de départ d’une économie de partage

Elles désignent un ensemble de dispositifs d’échange de biens, de services ou de savoirs organisés par et pour de petites communautés au moyen d’une organisation monétaire ad-hoc, une monnaie propre à une communauté.

En d’autres mots, il s’agit d’échanger sans argent conventionnel mais avec une monnaie propre à la communauté. Créer une économie complémentaire, basée sur l’autogestion, le partage et la coopération. C‘est un peu comme du troc, mais en beaucoup mieux.  Avec le troc, si X veut acquérir un DVD auprès de Y, il faut que X ait quelque chose à offrir, d’une valeur équivalente, et qui intéresse Y. Sinon, l’échange ne peut avoir lieu. En créant une monnaie ad hoc, j’échange avec un membre auquel je transmets des unités de compte qu’il pourra utiliser, quand il voudra, pour acquérir ce qu’il aura choisi dans un autre échange.

Les monnaies sociales sont parfois perçues comme une innovation modeste de troc « amélioré ». Nous pensons qu’elles sont un fantastique vecteur de transformation de la société.
Les monnaies sociales permettent de :

  • Transformer la nature des échanges, en récréant le lien social, ciment essentiel d’une communauté.
  • Relocaliser l’économie en développant des sphères locales de production et d’échange de biens et services. La monnaie, n’ayant de valeur qu’au sein d’une certaine communauté, ne fuit pas à l’extérieur.
  • Lutter contre la pauvreté, en fournissant des moyens supplémentaires d’acquisition de biens, capables de multiplier par deux, et parfois par cinq ou dix, le revenu moyen d’une famille.
  • Lutter contre l’exclusion, en insérant les personnes sans emploi dans une logique d’échange mettant en valeur leurs capacités contributives et leur redonnant confiance et espoir.
  • Préserver l’environnement, en privilégiant production et consommation locales, et en valorisant les produits d’occasion.

Les monnaies sociales nous apparaissent comme un levier de transformation incontournable pour favoriser un développement soutenable. Convaincus à 200% par ce formidable outil, nous décidons de quitter nos emplois respectifs et notre vie parisienne pour consacrer nos prochaines années au développement et à la promotion de ces monnaies complémentaires !

Et l’aventure commence …

Dans les mois à venir, les trois trentenaires à l’origine de l’association Taoa (pour There are another alternative, contradiction du slogan néolibéral définitif Tina de Margaret Thatcher) ont pour projet de parcourir plusieurs pays d’Amérique Latine pour y explorer des initiatives de monnaies alternatives : sucre, circuit de troc, etc. Curieux de toutes les initiatives de changement de société, OWNIpolitics publiera (grâce à l’aimable autorisation de l’association) les comptes-rendus de ces explorations monétaires au fil des mois.

Compilation de deux billets initialement publiés sur le site de l’association There are another alternative (Taoa) sous les titres « Reconsidérer la richesse », comment un livre a changé nos vies … et Les monnaies sociales en quelques mots.

Photo : FlickR CC Donovan ; Bill Jacobus.

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Les manifs d’automne: des slogans sans ambition http://owni.fr/2010/11/09/les-erreurs-des-manifs-dautomne-des-slogans-sans-ambition/ http://owni.fr/2010/11/09/les-erreurs-des-manifs-dautomne-des-slogans-sans-ambition/#comments Tue, 09 Nov 2010 14:23:54 +0000 Thierry Crouzet http://owni.fr/?p=37134 Quel gâchis ! Ils descendent dans la rue par millions pour deux ans de retraite, pour être mieux traités en tant que salariés et pour que rien ne change. Ils demandent ni plus ni moins que les privilégiés d’aujourd’hui, ceux qui les asservissent, restent les privilégiés de demain, et soient juste un peu plus gentils avec eux.

Ils descendent dans la rue avec en tête un attirail idéologique qui date du XIXe siècle. Ils me font penser aux esclaves qui, il y a bien longtemps, demandaient des repas plus copieux mais ne remettaient pas en cause leur statut d’esclave, encore moins le statut d’esclavagiste.

La redistribution des richesses : un concept insuffisant

La gauche est dans un état de catatonie intellectuelle sidérant. Nous avons en fait deux camps qui s’opposent dont il est difficile de savoir lequel est le plus conservateur. Pourtant les idées progressistes existent et commencent à être plutôt bien argumentées.

1. Il ne faut pas descendre dans la rue pour demander deux ans de retraite en plus mais pour le droit de ne pas travailler à tout âge de la vie.
2. Il ne faut pas descendre dans la rue pour défendre le salariat mais pour exiger sa réinvention, un saut qui serait au moins aussi important que l’abandon de l’esclavage.

Avez-vous entendu clamer ce genre de choses ? On parle de redistribuer les richesses ? De prendre aux riches ? On reste dans la pure logique marxiste. Mais les hommes n’ont pas cessé de penser depuis.

Dans un petit essai qui s’adresse dans sa version actuelle aux matheux et aux économistes, La théorie relative de la monnaie, Stéphane Laborde nous fournit un attirail intellectuel qui peut nous aider à voir la société suivant une nouvelle perspective qu’Olivier Auber qualifie de numérique.

La conséquence : nous devons descendre par millions dans les rues pour exiger l’instauration du dividende universel. Ce combat sera international et non seulement franco-français (ce qui prouve l’inanité du mouvement actuel).

Le dividende universel est une somme d’argent versée tous les mois à chacun des habitants d’une zone économique. Une fois que vous le touchez, vous pouvez prendre votre retraite quand vous le voulez car vous recevez de quoi vous loger et vous nourrir.

En tant que salarié, vous n’êtes plus en situation perpétuelle de danger. Vous avez le pouvoir de dire merde à vos employeurs comme Noam le proclame dans La tune dans le caniveau.

Si on vous propose un travail dégradant, vous pouvez le refuser. Du coup, tous les petits boulots aujourd’hui mal payés et néanmoins nécessaires devraient être grandement revalorisés. En parallèle, les boulots plus prestigieux que tout le monde accepte avec plaisir seront dévalorisés.

La fabrication d’argent : bug central de la société

Nous voyons comment l’instauration du dividende universel changerait les rapports de force dans la société. Le salarié devient maître de sa vie. Le patron, dont il ne s’agit pas de remettre en cause l’existence, perdrait au passage son fouet. Il pourrait toujours proposer de belles carottes, car tout salaire s’ajoute au dividende universel, mais il n’aurait plus à sa disposition ses anciens moyens de pression. En face de lui se dresseraient enfin des hommes et des femmes libres.

Entendez-vous parler du dividende universel dans les cortèges de manifestants ? Non, on clame des slogans qui auraient pu être écrits il y a deux siècles. Personne ne remet en question un des bugs centraux de nos sociétés : le pouvoir de créer de l’argent ex nihilo, un pouvoir que les banquiers s’arrogent et dont ils abusent continuellement, injectant chaque année dans l’économie environ 5 % de masse monétaire en plus.

Pendant que vous avez travaillé, ils ont fabriqué l’argent pour vous payer. Nous avons le devoir de nous élever contre ce privilège dévolu à quelques milliers de personnes de par le monde comme jadis nos ancêtres se sont élevés contre la noblesse de robe, contre les esclavagistes, contre les hommes qui asservissaient leurs femmes.

Il ne s’agit pas de prendre l’argent des riches ou d’instaurer de nouvelles taxes, mais d’interdire cette petite magouille financière qui aujourd’hui régit l’économie. Utopique. Impossible. Croyez-vous que si des millions de personnes descendaient en même temps dans les rues de toutes les villes occidentales les hommes politiques resteraient sourds à leurs cris ? Non, car cette fois le combat sera légitime. Les manifestants ne seront plus seulement dans la contestation mais aussi dans la proposition.

Ils exigeront que les 5 % d’argent injecté annuellement dans l’économie le soient par chacun de nous. Plutôt que quelques nobles fabriquent la monnaie de manière centralisée et opaque, nous la fabriquerons tous de manière distribuée et décentralisée. Chaque mois nous verrons notre compte crédité d’une fraction des 5 % (la somme totale divisée par le nombre d’habitants). C’est ainsi que sera financé le dividende universel, en supprimant un simple privilège dont ne bénéficient qu’une poignée d’êtres humains.

Ces privilégiés se défendront-ils jusqu’à la mort ? Oui, au début. Il y a aura des pots cassés. Je ne vois pas comment cela pourrait être évité. Je vois mal les argentiers nous remettre de but en blanc les clés de leurs imprimeries à fausse monnaie. Mais devant la pression sociale, devant la prise de conscience généralisée de ce mécanisme tout simple de la création monétaire, ils n’auront d’autres choix que de s’incliner, comme tous les privilégiés se sont inclinés au fil des luttes sociales.
Ils pourront bien sûr se réinventer. Il n’est pas question de supprimer les banques mais de les ramener à un état où elles ne peuvent en gros prêter que l’argent dont elles disposent effectivement. Elles conserveront leur rôle de financement. Elles devront amasser de l’argent et le réinvestir dans des entreprises, mais elles ne gagneront qu’une part des bénéfices réels. Il y aura toujours des pauvres et des riches dans cette société. Mais les pauvres seront plus riches, les riches plus pauvres.

Une génération pour changer la donne

Alors moi aussi je descendrai dans la rue pour me battre contre un des fléaux de notre société. Aujourd’hui une fabuleuse envie de changement est dilapidée à mauvais escient. Nous devons avoir l’ambition de réclamer ce qui a priori semble utopique. On tentera de nous discréditer au nom de cette utopie alors que nous ne voulons que couper un simple privilège.
Quand est-ce que la prise de conscience sera suffisamment étendue pour atteindre le point de bascule ? Je n’en sais rien mais un texte comme celui de Stéphane Laborde devrait donner des éléments de réflexion à toute une génération d’économistes et d’intellectuels. Nous allons nous armer pour répondre à toutes les objections.

Quand est-ce qu’un peu partout dans le monde les leaders politiques s’empareront de cette idée ? Peut-être jamais. Un leader politique se trouve au sommet de la structure pyramidale de son parti. C’est un puissant parmi les siens. Les puissants du monde financier ne sont jamais éloignés de lui, ne serait-ce que pour financer ses campagnes. Ils ont bien compris que peu importait qui était au pouvoir du moment que leur privilège n’était pas questionné. Mettons les manifestants d’aujourd’hui au pouvoir, ces manifestants privés d’idées neuves, nous les verrons vite imiter ceux qu’ils veulent déloger.

Cette situation est-elle dramatique ? Je crois au contraire que c’est une grande chance. Le mouvement social français de ces dernières semaines montre que la force revendicatrice sourd de toute part. Les partis et les syndicats fixent les dates des manifestations mais ils ne sont pas au contrôle. Le mouvement émerge des citoyens en état de révolte. C’est une manifestation primitive du Cinquième pouvoir.

Le problème étant de remettre en cause une des structures pyramidales qui régit notre société, celle de la finance, il est logique que l’opposition s’organise de manière plus diffuse, c’est-à-dire en réseau. Et ce n’est pas pour rien si Stéphane Laborde exige la libération du code de la monnaie. Il préconise que tout le monde ait accès au code de la création monétaire tout comme Richard Stallman préconise le libre accès au code des programmes informatiques.
Leurs combats sont parallèles et rejoignent ma propre opposition aux structures pyramidales qui n’ont plus de sens et ne font que compliquer la société, en grippant les rouages et nous mettant en incapacité de réagir à la complexification du monde. Nous touchons au nœud de nos problèmes. Nombre des anciennes structures de pouvoir, par exemple celle des banquiers ou celle des éditeurs de codes mais aussi des éditeurs de connaissances ou de culture, sont une entrave au développement de l’intelligence collective, intelligence plus que jamais nécessaire lorsque notre monde fait face à des problèmes globaux.

PS : À l’initiative de Geneviève Morand, j’aurai le plaisir de passer à Genève la journée du 9 novembre en compagnie de Richard Stallman et Stéphane Laborde. De 10 h à 17 h, nous serons à La Muse pour un brainstorming ouvert au public. À 18 h, nous donnerons une conférence à l’Université de Genève.


Billet initialement publié sur le blog de Thierry Crouzet sous le titre Ils manifestent pour rien.

Photo FlickR CC William Hamon ; escalepade ; Barry Arnson.

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L’obsession de la flexibilité ? Un court-termisme économique dangereux http://owni.fr/2010/11/02/lobsession-de-la-flexibilite-un-court-termisme-economique-dangereux/ http://owni.fr/2010/11/02/lobsession-de-la-flexibilite-un-court-termisme-economique-dangereux/#comments Tue, 02 Nov 2010 10:39:12 +0000 Olivier Bouba-Olga http://owni.fr/?p=37067 Vous le savez tous : la France manque de flexibilité. Les commentateurs des rapports Ernst & Young sur l’attractivité de notre beau pays nous le disent tous les ans, ce qui leur permet de prédire la dégradation probable de notre situation pourtant flatteuse. Laurence Parisot idem, avec une formule inoubliable : « La vie, la santé, l’amour sont précaires. Pourquoi le travail échapperait-il à cette loi? »

En réfléchissant un peu, l’argument semble imparable, un manque de flexibilité étant synonyme de réduction des choix : si jamais vous avez fait un mauvais choix, vous ne pourrez que plus difficilement vous en défaire ; l’agrégation de ces dysfonctionnements conduit à des performances plus faibles. Redonnons donc de la flexibilité, de la liberté, et tout ira bien mieux.

Sauf que ce type de raisonnement souffre d’un biais important : il suppose que les acteurs ne prennent pas en compte, avant de décider d’un comportement, de ces différences de flexibilité. Or, on peut supposer qu’il n’en est rien : les acteurs agissant dans un environnement plus rigide intègrent ce fait à leurs calculs, adoptent des comportements différents, ce qui peut influer sur leurs performances futures. L’évaluation ex post d’un dispositif législatif plus rigide ne suffit donc pas, il convient également d’en évaluer les conséquences ex ante.

C’est précisément l’analyse que déroulent trois économistes dans un document de travail du NBER qui vient juste de paraître. Il s’intitule « Labor laws and innovation ». Voici le résumé, suivi de ma traduction :

Abstract

Stringent labor laws can provide firms a commitment device to not punish short-run failures and thereby spur their employees to pursue value-enhancing innovative activities. Using patents and citations as proxies for innovation, we identify this effect by exploiting the time-series variation generated by staggered country-level changes in dismissal laws. We find that within a country, innovation and economic growth are fostered by stringent laws governing dismissal of employees, especially in the more innovation-intensive sectors. Firm-level tests within the United States that exploit a discontinuity generated by the passage of the federal Worker Adjustment and Retraining Notification Act confirm the cross-country evidence.

Ma traduction

Un droit du travail restrictif peut inciter les firmes à ne pas sanctionner les défaillances de court terme et donc les conduire à encourager leurs employés à poursuivre des activités innovantes créatrices de valeur. En utilisant des données sur les brevets et sur les citations d’articles pour rendre compte de l’activité d’innovation, nous analysons cet effet en exploitant des données temporelles qui nous renseignent sur les changements observés dans certains pays relatifs aux lois sur les licenciements. Nous montrons qu’au sein d’un pays, l’activité d’innovation et la croissance économique sont renforcées par des lois plus restrictives sur le licenciement, spécialement pour les secteurs les plus intensifs en innovation. Des tests réalisés au niveau des entreprises américaines, qui exploitent une discontinuité liée au passage au Worker Adjustment and Retraining Notification Act, confirment ce résultat.

Article publié originellement sur le blog d’Olivier Bouba-Olga sous le titre Vive la rigidité !

Photos FlickR CC Gerlos ; World Economic Forum.

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